Un film étrange que ce All that Jazz, de Bob Fosse, palme d’or à Cannes en 1979. Shirley McLaine s’attribue généralement la maternité de l’idée du film "Lorsque Bob a fait une crise cardiaque, je suis allée le voir et je lui ai dit  "tu devrais faire une comédie musicale sur ta propre mort"." Fosse a toujours prétendu ne pas s’en souvenir. Il n’empêche, Shirley McLaine résume bien le film. Fosse met en scène la mort de son alter-ego, Joe Gideon, metteur en scène et chorégraphe de génie, impossible avec lui-même et les autres. La mort est représentée tout le long du film par les apparitions angéliques d’une jeune Jessica Lange. Fosse entraîne avec lui-même tout son entourage. La femme de Gideon, dont il est séparé, veut prouver qu’à 50 ans elle peut toujours jouer une gamine de 24 ans dans une comédie musicale. La vraie femme de Fosse, Gwen Verdon a dû apprécier, elle qui a interprété Roxie Hart, censée avoir la vingtaine, dans Chicago en 1975… La maîtresse de Joe Gideon est jouée par Ann Reinking, maîtresse de Fosse à la ville… Et j’en passe et des meilleures. Les moments les plus réussis du film sont certainement les moments dansés, comme la séquence Take Off with us couplée avec "Air-Rotica", tirée d’une comédie musicale que Gideon met en scène. Les moments dansés d’Ann Reinking sont également exceptionnels. Roy Scheider n’est pas en reste. Dans le rôle de Gideon/Fosse il est juste excellent.Pour le reste, il s’agit du film le plus mégalo d’un metteur en scène-chorégraphe-cinéaste de génie. Avec les défauts et les qualités que cela implique.