"Avec une voix comme la mienne, je ne m’inquiète pas, je peux toujours être chauffeur de taxi", disait le personnage d’Arnold dans Torch Song Trilogy. Cette phrase, le malheureux qui a été choisi pour illustrer la séquence "imbécile heureux" de cette première émission de la Nouvelle Star aurait pu la prononcer. Soulignons que dans le rôle (de l’imbécile heureux, pas du chauffeur), il était exceptionnel. Lui a-t-on soufflé de se lancer dans un Nessun Dorma, dans son salon, devant les caméras de M6, sans avoir jamais pris un cours de chant de sa vie ou y a-t-il pensé seul ? Quoi qu’il en soit, malheur à celui qui besoin de prendre un taxi à la Ciotat.
Toujours dans le même rôle, nous avons pu assister au retour de Richard. Déjà candidat les deux années précédentes, il n’a pas changé de repertoire, il se cantonne toujours à ce qu’il appelle "lezannéesquatrevingts". Lui aussi révèle son remarquable potentiel lorsqu’il confie, déçu après s’est fait rembarrer : "J’avais pourtant choisi Arnold et Willy, qui correspond bien à Manu Katché". Incontestablement la perle de la soirée, juste devant une déclaration de ce même candidat foll(ivor)e qui explique qu’avec un peu de muscu, il espère "faire baver… les filles". Qui croit-il tromper ?? On pourrait également citer le "elle est enceinte ?" de Dove Attia, après le passage d’une candidate au ventre très arrondi. Les "couilles" d’André Manoukian ne sont évidemment plus comptabilisés.
Ceci étant, l’émission ne s’appelle pas le Nouveau tocard, mais la Nouvelle Star, donc nous avons eu aussi droit  à quelques candidats qui ont été jugés prometteurs par le jury. Il y avait bien entendu le maître de la beat box humaine – dont la vidéo avait déjà été diffusée sur le net, et il y a eu surtout Martine, qui a caressé le jury dans le sens du poil en interprétant Ain’t no mountain high enough, et qui a écopé en retour du surnom de Martine Gaye.
Au rayon bizarreries, nous avons pu faire la connaissance de Julien, le chanteur au look très étudié qui ne se sépare jamais de son ukulélé et celle de Priscilla, strip-teaseuse dans le civil, qui voudrait "représenter toutes les strip-teaseuses" (ce qui a déjà été fait dans TOUTES les émissions de télé-réalité, mais pourquoi pas…). Ca change du croque mort et du boucher de l’année précédente. Et puis ça a donné à M6 l’occasion de faire un petit sujet très Droit de savoir.  Pas sûr que le public de l’émission soit très sensible à ce genre de racolage… Côté chant,  ses deux prestations étaient particulièrement désagréables à l’écoute. Mais elle a finalement été retenue.
Autre figure imposée de l’émission, la séquence Chasse, pêche, nature et traditions. Certains se souviendront avec émoi des premières apparitions de Gaël, le jardinier du 1-1 l’an dernier. Celle qui a repris le flambeau n’aura malheureusement pas le même parcours : virée dès le premier tour. L’autre candidat CPNT, avec son attitude très "Viens boire un petit coup à la maison", a connu sort plus heureux. Il a eu beau interpréter du Bourvil (cette chanson !) et du Michel Sardou, le jury l’a récompensé pour sa fraîcheur. Au moins, c’est vrai, n’a-t-il pas ce comportement détestable vu chez la plupart des candidats, qui au mieux, veulent impressionner la galerie, au pire croient réellement qu’il suffit de passer un casting pour que la citrouille se transforme en carosse. C’est oublier un peu vite qu’il en va des émissions de télé-réalité comme des casinos : c’est toujours la maison qui gagne. Et si on en croit les très bons chiffres d’audience de cette première émission, la maison M6 gagne bien sa vie, merci.