Sa vie est une comédie musicale, pour reprendre le titre de son dernier spectacle. Réalisateur, auteur, metteur en scène, scénariste, co-Rédacteur en chef de Regard en Coulisse, Stéphane Ly-Cuong est une figure incontournable du genre en France. Il était interviewé ici pas plus tard qu'il y a quelques jours [lire l'interview].

Voici les réponses à son mini-questionnaire Sondheim. Et de trois pour Move On ! Encore un ou deux questionnaires et nous aurons les paroles complètes.

Ta première rencontre avec l'œuvre de Sondheim ?
Quand j'étais petit, il y avait chez moi une sorte de boîte à musique avec un clown qui dansait sur l'air de "Send In The Clowns". Je n'avais évidemment aucune idée de ce qu'était cette chanson ainsi que son compositeur, mais l'air m'avait beaucoup marqué ! La première fois que j'ai vraiment retenu son nom, c'était en terminale, lorsqu'on nous a fait étudier les lyrics d'"America". J'ai traversé une longue phase "West Side Story" durant laquelle j'écoutais le 33 tours en boucle. Plus tard, j'ai commencé à m'intéresser à son œuvre, via des enregistrements, puis des spectacles live. Mon apprentissage n'est toujours pas fini !

Pourquoi aimes-tu ses musicals ?
J'aime la façon dont les sentiments humains sont décrits avec une rare justesse, une étonnante précision. De plus, ses textes ne nous livrent pas leur clé dès la première écoute. D'une part, il y a bien évidemment le fait (très vivifiant) de devoir réfléchir un minimum pour comprendre. D'autre part, il y a le fait qu'on ne comprend mieux certaines situations qu'après les avoir vécues. Ainsi, même si Sondheim n'a rien écrit récemment, son répertoire offre une inépuisable source d'émotions, de découvertes, de lectures et de relectures. Il est donc impossible de s'en lasser, d'en être blasé et de pouvoir prétendre en avoir fait complètement le tour. J'ai le sentiment qu'il y a un musical ou une chanson de Sondheim pour chaque moment de notre vie. Un jour, on se sent Bobby ou George, puis le temps passe, et on est Hattie ou Carlotta !

Si tu ne devais garder qu'une scène…
J'ai envie de tricher et de garder un thème (plutôt qu'une scène), celui des constats doux-amers sur une relation amoureuse ratée. "Send In The Clowns", "We Do Not Belong Together" et surtout "Good Thing Going" m'ont fait pleurer quand je les ai vus sur scène. J'aime ce mélange de souffrance, de lucidité et d'ironie légèrement distanciée, baignée néanmoins d'une profonde tendresse.

Ton lyric préféré  ?
"Stop worrying if your vision
Is new.
Let others make that decision –
They usually do.
You keep moving on."
("Move on", Sunday in the Park with George)