C’est l’événement comédie musicale de cette saison. Après A little night music, l’an dernier, le Châtelet présente en ce moment un nouveau Sondheim: Sweeney Todd (livret: Hugh Wheeler).

Autant le dire tout de suite: c’est une grande réussite. Il y a peu d’endroits où l’on pourra voir un tel cast, avec une telle mise en scène, un décor aussi impressionnant et un orchestre aussi fourni. Sondheim lui-même s’en émerveille à longueur d’interviews. L’effet produit est donc maximal: dès le lever du rideau, les premières notes de la Ballade de Sweeney Todd vous prennent littéralement à la gorge et le Not While I’m Around de Toby vous serre le cœur.

Du côté des comédiens-chanteurs, sans atteindre le degré de folie de George Hearn et d’Angela Lansbury dans les rôles principaux, Rod Gilfry et Caroline O’Connor s’en tirent avec les honneurs. Étrange tout de même d’entendre une Ms Lovett avec une belle voix… Même chose pour les seconds rôles, avec une mention particulière pour la ténor Pascal Charbonneau, qui incarne Toby, dont l’aisance et la puissance dans les aigus est assez remarquable.

Les décors et la mise en scène m’ont semblé dans la lignée de ce qu’avait Harold Prince lors de la création (que l’on peut voir dans le DVD). Pas de réelle surprise de ce côté-là, mais une belle efficacité.

A ce titre, j’envie les spectateurs qui vont découvrir Sweeney pour la première fois. Ils ne considèreront sans doute plus jamais la comédie musicale de la même manière…

Espérons que le Châtelet va continuer à présenter un Sondheim tous les ans, avec cette même qualité. Allez disons Company en 2012 et Follies en 2013.