J’ai vu Amalya chanter la première fois il y a quelques années lors d’une édition du Sankofa Soul Contest (qu’elle a gagné) à l’Opus Café (maintenant Bizz’art). Elle avait alors mis la salle à genoux avec un Purple rain incroyable de force et de sensibilité. Je me souviens avoir pensé à l’époque: « pourquoi une fille qui chante comme ça n’est-elle pas à la télé, à la radio, partout quoi? » C’est désormais chose faite: Amalya participe à l’édition française de The Voice et figure parmi les douze derniers candidats. Avec la jeune et impressionnante Al Hy, grande favorite, dans la même équipe qu’elle, il n’est pas certain qu’elle puisse gagner le concours. Quoi qu’il arrive, elle aura au moins laissé derrière elle quelques interprétations superbes, à l’image de son extraordinaire Le Monde est Stone, hier. Le titre de Berger et Plamondon, tiré de Starmania, a pourtant été battu et rebattu. Il semblait là chanté pour la première fois – ou plutôt que je l’entendais pour la première fois. J’en ai eu les larmes aux yeux, une première depuis que je regarde des émissions de télé-crochet françaises.

Si The Voice s’appelait The Soul, cela ne ferait pas un pli: Al Hy et tous les autres pourraient aller se rhabiller fissa. Amalya est sans conteste celle qui insuffle le plus d’émotion dans ses interprétations. De  toutes façons, peu importe qu’elle remporte ce concours, surtout si c’est pour lui coller un album de variète cheap derrière. Car au fond, une seule chose lui manque encore: un compositeur à la mesure de son talent. Souhaitons lui d’en trouver un-e, parce qu’à ce moment-là, comme on dit en anglais: sky’s the limit.

Voir aussi son Set Fire to the Rain, d’Adele, lors des auditions à l’aveugle: