Jackson, dans le très raciste état du Mississippi, au début des années 60. Il est d’usage pour une bourgeoise blanche d’avoir sa bonne noire. Aibileen est l’une de ces dernières. Elle a la cinquantaine et aime s’occuper des enfants « jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’il y a des blancs et qu’il y a des noirs » (sous-entendu et que ça n’est pas pareil).  Minny, une autre bonne, est elle réputée pour sa cuisine, la meilleure de toute la ville, mais aussi pour sa grande gueule, qui lui vaut d’être virée par la fille de sa patronne et d’être tricarde chez les autres bourgeoises blanches… Troisième personnage principal: Skeeter, la fille blanche d’un cotonnier. Mue par le désir de savoir ce qui est arrivée à la bonne qui l’a élevée – virée de chez ses parents sans explication apparente, celle-ci va tenter de comprendre la vie de ces femmes noires et, avec leur aide, en faire un livre, afin, espère-t-elle un peu naïvement de « changer les choses ».

La couleur des sentiments, The Help en anglais, est une petite réussite. On n’est jamais très loin du bon sentiment et du cliché, mais la romancière a malgré tout réussi à produire une histoire touchante, sans être cul-cul la praline. Le dénouement, lorsque le livre écrit en collaboration avec les bonnes sort et que tout le monde comprend beaucoup plus vite que prévu qu’il parle de Jackson, y contribue grandement. Le suspense est parfaitement amené, la « chose Abominable-Effroyable » que Minny a faite à la fille de son ancienne patronne est une belle trouvaille. Bref, ça se lit avec beaucoup de plaisir.

L’adaptation ciné est sortie récemment au cinéma. Je ne l’ai pas encore vue.