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André Manoukian a un certain sens de la formule. Il nous a habitué les années précédentes aux comparaisons ou métaphores scato ("quand vous chantez on dirait que vous êtes en train de ch***"). Lors de cette troisième émission, il a essayé d’élever le niveau. Jugez :  "Vous avez le physique de Claude François et la voix de Paul Préboist". Ou encore, cette émouvante confession sur ses débuts "Vous voulez jouer du Herbie Hancock et vous vous retrouvez à jouer du Daniel Guichard." Peu de candidats intéressants cette dernière semaine de casting, sinon. Ma préférée du jour, c’est bien sûr Kayla, la jazz-woman californienne qui se demande un peu ce qu’elle fout là (voir l’air incrédule de Castaldi lorsqu’elle lui répond que non, elle n’a jamais entendu parler des membres du jury). Ce n’est pas Dianne Reeves, mais elle se défend et elle est largement d’une classe supérieure à tous les autres candidats de toute façon. Je suis curieux de voir comment elle se débrouillera par la suite et ce qu’on va lui imposer.
La tête à claques, today, est je crois assez évidente : il s’agit du jeune rugbyman de Carcassonne (photo). Parce que je suis sympa, je vais croire qu’il ne fait que jouer au mec qui se croit beau gosse et qu’il n’est pas aussi crétin qu’il y paraît.  Côté chant, c’est le néant total. Soyons honnêtes : les chansons paillardes, c’est bien, mais ce n’est pas très formateur musicalement parlant. Notre jeune paysagiste ardèchois de la semaine dernière peut donc dormir sur ses deux oreilles.
Le garçon sensible, puisqu’il en faut un aussi, c’est Jean-Charles.  Il choisit d’interpréter une compo et il y met toute son énergie. L’abus de "Papa", "Maman" et d’un thème touchant à la mort pour cette dernière me fait suspecter sérieusement une influence à cheveux roux. Manu Katché et les autres sont sur le cul. Ils lui demandent une "chanson du repertoire". Son choix se porte sur La Bohème. Mort de trac, toutefois, il ne parvient que difficilement à l’interpréter. Peu importe, Dove Attia lui décerne un "Grand Ui", ses camarades aussi, il ira donc à Paris. "Enorme Ui" également pour une lolita messine, venue avec toute sa famille. Et là, je vais m’arrêter deux secondes sur l’aspect qui me dégoûte le plus dans la télé-réalité et dont la Nouvelle star pourait franchement se passer : la mise en scène de la vie privée des candidats. C’est le cas pour notre lolita de Metz. Sa mère lui dit "je t’aime" devant la caméra, son père se montre plus fier qu’Artaban de sa petite fille. Lolita pleure. Pourquoi ? Parce que sa mère ne lui dit "jamais"’ je t’aime. Heureusement que les caméras sont là pour apporter un peu d’amour dans les foyers… Même topo pour notre amie camionneuse. Autant elle semble d’une dignité absolue ("je vais continuer à briser les vitres de mon camion", dit-elle humblement après avoir été refusée), autant le reportage en fait des tonnes sur le côté mère célibataire qui fait tout pour ses enfants qui l’adorent bien évidemment. Beurk.
Vient ensuite la séquence "tour de France des corps de métier". Après la coiffeuse qui chante, le croque-mort à guitare, voici maintenant le charcutier mélomane, candidat pour la quatrième année consécutive. Contrairement aux deux premiers, notre ami charcutier est gentiment renvoyé à ses jambons. A quand l’infirmière qui tente de tirer ses patients du coma en chantant "Parle moi" d’Isabelle Boulay ? On finit avec les freaks habituels : Un Robert Smith belge d’1,60 m, un hardos qui chante du Balavoine et que l’on voit avec sa mémé et puis quelques candidats sympathiques, tel Babacar, venu présenter une chanson sénégalaise. La routine, quoi. Photo M6