Fame2
On avait laissé Fame et son horripilante chanson titre aux boums de 3ème. La boutonneux qui sommeille en nous n’étant jamais très loin, certaines personnes ont décidé de ressortir la chose du placard et d’en faire une comédie musicale sur scène. Ainsi, Fame – The Musical vit le jour en 1988. Puisqu’un bonheur n’arrive jamais seul, même 20 ans après, une adaptation française est actuellement à l’affiche au Théâtre Comedia, boulevard de Strasbourg.

Les mots nous manquent pour dire à quel point cette œuvre est médiocre. Livret qui enfile les clichés comme d’autres les perles, musique indigente, lyrics confondants de naïveté – ou vulgaires. On s’attend à retrouver la fièvre d’une école artistique new yorkaise du début des années 80 et on se retrouve avec la Star Ac mâtinée de Seconde B. Autant dire qu’on trouve le temps long.

Seule la sympathique troupe parvient à sauver la soirée du naufrage ("je retiens plus l’eau que le Titanic", dit justement une élève avec des problèmes de poids). Les danseurs et danseuses déploient une belle énergie, à l’image de Jean-Michel Vaubien, alias Tyrone, le rebelle dyslexique de la classe ou du magnifique danseur Sylvain Rigault. Seule erreur de casting, le rôle féminin principal : la jeune latino Carmen Diaz est interprétée par une jeune fille non-latino qui ne parvient pas insuffler le souffle nécessaire à la chanson titre (que l’on entend qu’une trentaine de secondes), cassant ainsi une bonne partie du rythme de la scène – l’une des plus réussies du show pourtant.

Jolie performance en revanche d’Annick Cisaruk, qui incarne la directrice, et en profite au passage pour administrer une leçon de chant aux forces en présence. Les autres font ce qu’ils peuvent avec le matériel qu’ils doivent interpréter, c’est à dire pas grand chose… La mise en scène et les chorégraphies, sans être révolutionnaires, permettent au moins de ne pas s’endormir. Ce qui en l’état est déjà beaucoup.