Comment j’ai accepté ma place parmi les mortels est le film de fin d’études de Mikael Buch, jeune lauréat de la Femis. Le casting est très musical friendly avec Florence Pelly (vue dans Souinge et J’ai horreur de l’amour) et surtout l’incroyable, l’insubmersible, que dis-je, la fabuleuse Liliane Montevecchi, Tony Award pour son rôle dans Nine et Solange Lafitte éternelle de Follies. Si le film n’est pas à proprement parler une comédie musicale – bien que Liliane y chante une chanson, il est tout à fait dans la ligne éditoriale de Broadway, baby. Outre l’extrait posté ci-dessus, voici l’interview de son réalisateur.

Que raconte ton moyen-métrage ?

C’est un film dans lequel je joue
avec les limites du genre autobiographique et dans lequel j’ai voulu
lier plusieurs formes de cinéma que j’aime et qui semblent
incompatibles par essence. Les jours suivant l’élection de Nicolas
Sarkozy, Mikael, un jeune réalisateur (interprété par Nicolas Maury) commence à avoir de sérieux ennuis: son ami le quitte, la diva du music-hall qui devait jouer dans son film (interprétée par Liliane Montevecchi) décède subitement après le premier jour de tournage…
Mikael est au bord de la crise de nerfs. Quelques somnifères
l’emmèneront alors dans un voyage lui permettant de comprendre un tant
soit peu les raisons de tout cela…

Pourquoi Liliane Montevecchi ?
Il
y a deux Liliane Montevecchi que j’aimais de façon parallèle: j’adorais
la jeune gitane qui dansait sur les tables dans Les contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang et j’étais fasciné par la diva de Broadway
capable de s’approprier complètement le Ah! Paree! de Stephen Sondheim
dans Follies. Ces deux aspects de Liliane (son passage par la MGM et
son talent scénique) faisaient d’elle la personne idéale pour incarner le
personnage de Mirna. Et puis je sentais que Liliane pouvait aller
au-delà du cliché de la diva excentrique et donner au personnage une
dimension vraiment émouvante.

Quelles sont les comédies musicales que tu aimes ?

Oh
là là… la liste complète serait bien trop longue, mais les films de
Jacques Demy ont beaucoup compté pour moi dans un premier temps.
Notamment Une chambre en ville qui montre que la comédie musicale est
un genre qui peut être également en prise directe avec le réel. Sinon,
dans les américains, je suis un fanatique absolu de Minnelli et
notamment de Brigadoon. Mais il y a également des cinéastes
contemporains qui prouvent que la comédie musicale n’appartient pas
seulement au cinéma du passé; John Cameron Mitchell, Christophe
Honoré…

Du côté du théâtre, je suis évidemment un
inconditionnel de Stephen Sondheim (Into the woods et Follies en tête)
et de Leonard Bernstein (West side story, Candide, Trouble in Tahiti…).