Elle fut une étincelante Carmela Soprano pendant 6 saisons, Edie Falco a maintenant sa propre série, Nurse Jackie. Elle y incarne Jackie Peyton, infirmière blasée, accro à différents médicaments, qui entretient (comme par hasard) une liaison avec le pharmacien de son hôpital. On suit Jackie dans son quotidien d’une part à l’hôpital, aux côtés de ses collègues, amies ou supérieurs et d’autre part dans sa vie de famille, perturbée par les angoisses de l’une de ses filles.

Nurse Jackie n’ est une série évidente à classer. Elle concourt dans la catégories « Comedy » des Emmy Awards, mais la série n’a pas grand chose d’un Desperate Housewives ou d’un Ally McBeal. C’est d’ailleurs le problème dans les premiers épisodes, légèrement déroutants. Comédie? Drame? Lard? Cochon? On navigue sans cesse d’un bord à l’autre. On n’y retrouve pas non plus la frénésie d’Urgences (en comparaison les urgences de Nurse Jackie semblent bien vides) ou le drama permanent de Grey’s Anatomy. Nurse Jackie est un hybride qui, heureusement, finit tant bien que mal par trouver son propre rythme. En grande partie grâce à des seconds rôles féminins attachants, telles la géniale Zoey, infirmière débutante et souffre-douleur local ou la fabuleuse et ultra-posh Dr O’Hara. J’avoue également une petite faiblesse pour l’intendante bouffonne, l’hilarante Ms Akalitus. Dans un autre genre, difficile de pas être ému par l’aînée de Jackie, Grace, qui du haut de ses 10 ans, semble porter toute l’angoisse du monde sur ses épaules.

Au milieu de tout cela, Edie Falco, règne, souveraine, avec tout son savoir-faire d’actrice. Carmela Soprano a enfin pris son envol et le vol, sans être totalement bouleversant, n’est pas déplaisant du tout à regarder. Au contraire.