Judy_garland_1
Après la déception de l’Olympia et la semi-déception de son dernier album, on avait peur d’avoir perdu le Rufus Wainwright flamboyant qu’on aimait. Bonne nouvelle : on l’a retrouvé. Rufus était très en voix  hier soir au Trianon et les chansons de son dernier album passent nettement mieux en live, mention spéciale pour le morceau d’ouverture Do I disappoint you ?. Between my legs et Rules and Regulation sont sans doute amenés eux-aussi à devenir des "old favorite", pour reprendre son expression. Et il n’est guère besoin de faire référence à Going to a town, aussi bien en live que sur disque. La mini-section cuivre, au look improbable, qui l’accompagnait est sans doute pour beaucoup dans ce succès.
Par ailleurs, le chanteur s’est excusé de sa prestation à l’Olympia ("c’était génial !", a crié une idiote) et a interprété deux morceaux du concert Garland, A foggy day et le très beau If love were all. Pour faire une parenthèse, je suis maintenant moins indulgent qu’à l’époque à l’égard de cet Olympia. Rufus, grand amateur d’opéra sait bien que le public est impitoyable lorsqu’un chanteur lyrique massacre un titre du répertoire ou qu’une mise en scène est ratée. Pourquoi doit-il en être autrement pour un chanteur pop ? Vu le prix des billets, il aurait été légitime qu’au lieu de faire une standing ovation ridicule, la salle crie "Remboursez !". Bref.
En dehors des chansons du nouvel album – joué dans son intégralité -, Rufus a joué quelques classiques : Beautiful child, Pretty Things, 14th street (ma préférée) et Harvester of hearts.
Et enfin, un concert de Rufus sans séquence déguisement n’étant pas vraiment un concert de Rufus, le chanteur a régalé la salle avec son interprétation (en playback) du classique de Judy Garland, Get happy (tiré de Summer Stock), costume et maquillage compris (photo). Rufus martyrisé, Rufus outragé, mais enfin Rufus libéré par sainte Judy. On a eu peur, vraiment.