GabyDesperate housewives, ou l’histoire d’un beau gâchis. Lorsque le "pitch" de cette série a été connu, tout le monde s’en régalait d’avance. Une femme au foyer se suicide, un beau jour, comme ça, sans raison apparente et on intitule la série Femmes au foyer désespérées. On s’attendait à une série en forme de critique sociale : c’est l’effroyable monotonie de sa vie de femme de banlieue américaine qui a tué Mary-Alice Young. L’attente n’était d’ailleurs pas dépourvue d’une bonne dose d’anti-américanisme primaire. Les premiers épisodes étaient très prometteurs. On y dressait le portrait des quatre amies de Mary Alice.  Une mère dépassée par ses 4 enfants, une autre qui ne se remet pas de son divorce, une troisième qui trompe son mari avec le jardinier, et la dernière, control freak à la limite de la démence. Las, les auteurs de la série ont cru bon d’embarquer les spectacteurs dans des intrigues policières tordues et assez peu crédibles. Machine est morte parce qu’elle a tué telle autre, à qui elle avait piqué son enfant mais qui était une junkie ou Truc n’est pas mort d’une crise cardiaque mais d’un empoisonnement, etc.  Ceci étant DH est restée une très bonne série. Mais il est vraiment dommage qu’elle ait choisi la facilité. Il est effectivement plus aisé pour un scénariste de relier les névroses d’un personnage à un meurtre qu’à un quotidien oppressant. Et pourtant, les meilleurs moments de Desperate sont justement ces moments du quotidien : comme lorsque Lynette craque, après avoir pris les médicaments destinés à ses enfants et que ses amies viennent la réconforter. Ou quand Bree lutte contre l’alcoolisme et des enfants qui la haïssent. Les auteurs n’ont sans doute pas assez cru en eux. L’aspect comédie de la série leur auraient permis d’explorer les relations entre les personnages, leur névroses avec une profondeur et un recul intéressant. Dans Six feet under, la lourdeur du contexte – une entreprise de pompes funèbres – rendait le tout parfois un peu trop dur. Desperate Housewives aurait pu aller au delà de Six feet under et Sex and the city réunis, la profondeur et le léger réunis. Cela ne restera qu’une excellente comédie.