Reeves
Diana_krall_christmas_songs_cd
A ma gauche, Christmas time is here, de Dianne Reeves ; à ma droite, Christmas songs, de Diana Krall. Deux divas pour un seul Noël, c’est une diva de trop.  Quoi de mieux pour les départager qu’un petit comparatif de derrière les fagots ?

La cover : La lettre pour Dianne Reeves, qui joue à maman Noël, avec quelques petits flocons jpeg ; l’esprit pour Diana Krall, qui a mis sa plus belle robe et ses plus belles chaussures et prend une pose glamour. Et puis Dianne, est-ce de la fourrure ?? Non pas que nous soyons contre, mais comme disait Barbara Bel Geddes dans je ne sais plus quel film "Mink is so everyday". [Edit : on me signale dans les commentaires que Diana Krall semble en fait déguisée en sapin de noël. Elle conserve son point et on serait même tenté d’en rajouer un deuxième]

Le point est attribué à Diana Krall.

Le repertoire : Ces dames font du jazz, elles ont un peu de goût, elles ne vont donc pas chanter du Tino Rossi. Elles se concentrent  essentiellement sur le répertoire américain, et quelques chansons traditionnelles. Quelques doublons sont à signaler. Dianne Reeves est peut-être légèrement plus traditionnaliste avec des chansons chrétiennes comme Little drummer boy, A child is born ou Christ child’s lullaby. Diana Krall a le bon goût de conclure avec Count your blessings instead of sheep, une magnifique chanson d’Irving Berlin.

Le point est attribué à Diana Krall. Trop de Jésus tue Jésus, Dianne.

La meilleure version de Have yourself a merry little christmas :  C’est la meilleure chanson de Noël. Est-ce parce que c’est la plus déchirante ? Quoi qu’il en soit, ce classique, chanté par Judy Garland dans le Chant du Missouri est un passage obligé de la chanson de Noël et les deux ladies s’y sont bien évidemment collées. Dianne Reeves livre une version sobre, élégante tant au niveau de son interprétation que des accompagnements (il faut féliciter son guitariste). En revanche, on a connu Diana Krall moins scolaire, au point que sa version paraît presque empâtée.

Le point est attribué sans conteste à Dianne Reeves.

L’interprétation : Autant comparer une Formule 1 et une Bentley.  Dianne Reeves est une virtuose du chant, Diana Krall est une excellente pianiste et une chanteuse jazz-pop au magnifique timbre grave. Dianne est plus "jazz" que Krall, elle aime souvent improviser, infléchir les lignes mélodiques, parfois au détriment de la chanson elle-même. Ici, rien de tel, son interprétation se fait toujours au service de la chanson.  Ce dont on lui sait gré. Quant à Diana Krall la suavité de son timbre est toujours un bonheur à entendre, même s’il ne fait pas toujours mouche (cf. point précédent).

Le point est attribué ex-aequo à Dianne Reeves et Diana Krall.

Verdict : Par 3 points à 2, Diana Krall remporte le Bitch fight for Christmas ! (Mais achetez donc le Reeves quand même, ne serait-ce que pour Have yourself…)