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Le rire de Liliane Montevecchi. Il n’est pas un portrait, pas une interview de l’artiste française – quoique "parisienne" serait plus exact –  qui n’y fasse référence. Et de fait, sur l’enregistrement live de son spectacle On the boulevard, on n’entend que lui, ou presque. Le spectacle a été enregistré en 1997 dans un studio new yorkais devant un public restreint. Liliane Montevecchi présente une série de chansons françaises (Brel, Piaf, Ferré, Marguerite Monnot, Aznavour), mais aussi américaines (Cole Porter, Sondheim et Maury Yeston) en écho à sa carrière outre-atlantique. Dans la tradition des spectacles à la Bea Arthur ou Elaine Stritch, le tout est entrecoupé de monologues où l’interprète narre une foule d’anecdotes souvent hilarantes sur sa vie et ses rencontres (celle avec Mistinguett vaut son pesant de plumes de boa). Et ces éclats de rire, toujours. Les interprétations sont souvent de qualité, la Montevecchi a incontestablement une voix, même si la rigueur n’est pas toujours au rendez-vous (elle semble notamment fâchée avec les paroles de Brel) et que l’on est parfois surpris par les aller-retours français/anglais – public américain oblige – au sein d’une même chanson (on entend, médusé, Liliane pousser un "There was my grandfaaaaaaather / There was my grandmoooooother" au milieu de Bruxelles, commencé en français). Quand il le faut, elle sait se faire émouvante, comme sur Les feuilles mortes, le Boulevard of broken dreams ou sur Irma la douce. Dommage en revanche que le CD soit si mal édité. Les crédits, notamment, sont bourrés de fautes, que ce soit dans les titres de chansons ("Les feviles nortes") ou les auteurs. Au final, on ne peut s’empêcher de penser que Liliane Montevecchi fait figure de derniers des mohicans du music-hall à la française. L’exercice pourrait virer à la nostalgie, mais, dieu merci, le rire de Liliane est bien trop vivant pour ça.

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