Nouvellestaramandine
La voilà enfin, cette fameuse version de Knockin’ on heaven’s door. Un teaser circulait avant le lancement de l’émission et la chanson figurait dans les bande-annonces des deux dernières émissions. La conséquence, c’est qu’elle ne nous fait plus ni chaud ni froid, la version d’Amandine, 28 ans (photo). C’est remarquablement bien chanté, quoiqu’avec un accent étrange, mais on en est presque déjà lassés.

Dommage aussi que de la fabuleuse réplique de Philippe Manoeuvre ("vous avez fait à Irene Cara ce que George Bush a fait à l’Irak. Vous envahissez sans prévenir, mettez le bazar et après vous vous demandez : on fait quoi ?", à une candidate qui "chantait" Fame), ait-elle aussi été bande-annoncée.

On a appris dans la semaine que la jeune candidate lesbienne de la semaine précédente a été exclue de l’émission pour avoir déjà enregistré un album. La lesbienne de la semaine ne fera pas mieux. Et pour cause, elle est sourde. C’est donc en langue des signes qu’elle a interprété – sublime ironie – Casser la voix. Avez-vous remarqué le ton de l’interprète, qui mourrait visiblement d’envie de tout lâcher et de se casser la voix pour de vrai ? La jeune fille n’aura toutefois pas fait le déplacement pour rien : André Manoukian a appris à dire "casse-couille" en langue des signes et Lio a versé ses premières larmes cathodiques.

On retiendra aussi Jules dont a dû répéter 17 fois qu’il a 17 ans, décrit par le jury comme une "tête à claque" et un "branleur". Bonne voix, quoique style très maniéré, et surtout très bon joueur de guitare. On pouvait voir les yeux azur de Sinclair pétiller à la vue de ces jolis accords de 7è joués sur un rythme funk / jazz.

Il y avait aussi Sébastien, 18 ans, dont le look de black-metalleux tranchait singulièrement avec son  accent toulousain et son interprétation d’un titre de Rihanna. Les lecteurs de Perez Hilton auront reconnu chez le poupon à platform boots un beau specimen de ce que le blogeur appelle la "Gay Face". Mais ne le dites pas à sa mère, elle a l’air bizarre.

Dans le genre parent "with parenting issues", on a aussi eu droit au père de deux candidats, qui a semble-t-il à cœur de coacher sa progéniture. "Vous ne sortez pas l’un sans l’autre !", leur lance-t-il. Las, le premier aura été renvoyé à sa pizzéria – où si l’on en croit le reportage, il n’a pas grand avenir. Le second, 16 ans, boulanger, aura été plus chanceux. Son épuisant tic vocal et son style à la Tryo n’ont pas empêché le jury de son montrer enthousiaste à son égard.

Par gentillesse, on passera sur le "sosie vocal à corset" de Johnny ou le mauvais perdant qui estime que le jury a "couché" pour réussir ("je n’ai rien contre le fait de coucher", a bien entendu précisé André Manoukian)

Big Up pour finir à Alizée, qui a eu l’immense mérite d’interpréter, pour la première fois sur cette émission, du Keren Ann, avec un joli Lay Your Head Down. Même topo pour le candidat qui a osé un très joli Hallelujah, façon Jeff Buckley (qui plus est dans la même tonalité, si j’ai bien vu le manche de la guitare).

Tout compte fait, une émission moins palpitante que la précédente. Une interrogation se fait désormais plus pressante à chaque épisode : que vont devenir tous ces chanteurs et chanteuses à guitare lorsqu’il va falloir verser dans la variété ? La réponse au théâtre.