La débilité des voix offs est un problème récurrent sur M6. Cela est particulièrement vrai dans le cas de la Nouvelle Star. Commentaires qui surlignent inutilement l’action, ton qui pourrait être employé en école maternelle ou en maison de retraite… le message est clair: les spectateurs sont des crétins et il faut leur parler en conséquence. La première partie de l’émission est fascinante et le suspense est intense. Les candidats forment une ligne. On demande à certains d’entre eux d’avancer. Ils et elles sont encore désignés par des numéros. C’est alors que la tension monte. Musique de fond over-dramatique. Visages graves du jury. « Ceux qui ont avancé… [roulement de tambours] continuent l’aventure »! Youpi. Séquence suivante… « Ceux qui n’ont pas bougé… l’aventure s’arrête ». Séquence suivante. « Celle qui a avancé… c’est oui!! ». Et c’est comme ça pendant un bon quart d’heure.

Parmi les « virés », la pétulante Soraya ou le banquier /surfeur de Nice. L’occasion pour celles et ceux qui subissent le même sort de confier qu’ils pensent à leur mère ou à leur familles, qui vont être déçues…

Deuxième partie, l’épreuve des trios. En préambule, le jury prévient que l’épreuve est généralement une torture pour les oreilles et nous livre un exemple de jargon Nouvelle Star: celui ou celle qui fait foirer un trio est désigné sous le terme de « dynamiteur ». Le mot s’applique-t-il aux primes ou les duos ou trios sont systématiquement des catastrophes?

Parmi les chansons imposées, on retrouve évidemment du Niagara… Les Rita Mitsouko, ça sera pour l’étape d’après, sans doute. L’émission s’attarde sur le premier trio, composé de Lussi, Stéphanie et Luce. On apprend que Lussi et Stéphanie ont toutes les deux fréquentées le même milieu Metal. Verra-t-on du Metallica lors des prime? On découvre que Luce est bien plus sympathique sans ses moustaches bidon. Leur trio fonctionne bien et, logiquement, leur performance est une réussite. Le jury passe un bon moment et le leur fait savoir en direct.

L’ambiance n’est pas forcément la même pour tous les autres trios. Ainsi, lorsqu’elles sont interrogées ensemble, Emilie, Chadia et Annabelle jurent que tout va bien, qu’elles s’adorent et qu’elles vont tout déchirer. Prises séparément, il en va tout autrement. A ma gauche, Émilie est trop pointilleuse, pleurniche et les deux autres n’ont eu de cesse de la rassurer ;  à ma droite Émilie se plaint du caractère des deux autres, qui lui ont dit qu’elles n’étaient pas là pour se faire des amies et qu’elle n’avait qu’à se débrouiller. Le scénario se répète avec le trio de Terry et Julien. Julien voulait visiblement chanter avec Terry. Le deuxième laisse entendre que cette envie n’est pas réciproque alors que le premier suppose que Terry « n’est pas mécontent ». Viennent ensuite, Ramon et deux losers autres candidats, qui semblent avoir beaucoup de mal à apprendre les paroles. Ramon semble dégouté et l’intervieweur saute sur l’occasion.  On bascule clairement dans le registre de la télé-réalité. Mais avouons que la séquence est distrayante… On enchaîne ensuite sur des trios plus ou moins réussis. Le petit Benjamin-16-ans a toujours la patate, sans pour autant avoir le melon et c’est rafraîchissant.

A plusieurs reprises, l’émission s’attarde sur les répétitions dans les toilettes. La voix off semble trouver cela très drôle. C’est vrai que c’est hilarant, dis donc.

Pour clore la deuxième journée d’épreuves du Trianon, la prod a trouvé une idée fabuleuse. On réunit tous les candidats sur scène, on les appelle un(e) à un(e) et on leur annonce le verdict, assorti d’un petit commentaire personnalisé. Pas génial, mais à la réflexion cela vaut les anciennes séquences « ceux qui se trouvent dans la salle B sont pris », « ceux qui sont dans la salle C, la première moitié continue l’aventure », etc.

Mais tout n’est pas aussi simple. En un ultime retournement qui sent la mise en scène à plein nez (d’autant qu’on nous fait le coup chaque année), sept candidats, dont Sofiane, Emilie et Abril, doivent repasser devant le jury. Parce que Manoeuvre, Lio, Manoukian et Marco Prince ne savant soi-disant pas quoi faire d’eux. Les trois pré-cités sont recalés. Amère, Émilie rejette la faute sur ses deux partenaires du trio. Halima, la candidate malvoyante, se qualifie. Fortunes et infortunes à la Nouvelle Star… Encore une semaine avant d’attaquer Baltard.