J’ai assisté à mon premier « ball », un concours de voguing, il y a quelques semaines, au Gibus. Je ne connaissais pas grand chose de la ballroom scene parisienne, exception faite de ce reportage plutôt bien fichu de Vice. Ce « Free agent ball », j’en ai entendu parler par Auf, son organisateur, un réfugié ougandais à Paris, que nous avions interviewé pour Yagg au moment de sa demande d’asile. Je venais juste de regarder (enfin) le documentaire Paris is burning, consacré à la ballroom scene de la fin des années 80 à New York. Le timing était donc parfait.

Il fut un temps où pour m’occuper lors des soirées, je passais des disques. Désormais, je fais des photos.

J’ai eu de la chance pour une première. Plusieurs participants m’ont en effet affirmé que ce Free agent ball survolté était l’un des meilleurs balls jamais organisé à Paris. Je ne connaissais pratiquement personne en arrivant, j’ai donc shooté quasiment tout le monde.

 

La recette du ball: de la musique de voguing, un MC chauffé à blanc, un runway, des catégories pour que les participants s’affrontent (School boy realness, pretty face, Vogue Fem). Les vogueurs sont organisés en collectifs, nommés les maisons. La plus célèbre est la House of Ninja, du légendaire Willi Ninja, que l’on peut voir dans Paris is Burning. A Paris, on trouve également la House of Ladurée, qui a raflé l’essentiel des prix ce soir-là, et la House of Mizrahi.

Le thème de ce ball était « jeux vidéos ». On a donc vu défiler Mario et Luigi, des personnages de Mortal Kombat, de Street Fighter, Lara Croft, Pikachu (Vinii, le MC) et j’en passe.