Une fois n'est pas coutume, un post un peu plus personnel. Certain(e)s d'entre vous en ont peut-être déjà entendu parler: Act Up-Paris "fête" ses 20 ans cette année. Pourquoi j'en parle ici? Parce que j'ai fait partie de cette association pendant 4 ans et qu'elle a profondément – et de bien des manières – marqué ma vie.

Il y a quelques semaines, Yagg a invité les militant(e)s, ancien(ne)s ou actuel(le)s à venir raconter un moment qu'ils et elles ont retenu de leur parcours à Act Up pendant 3 minutes, seul(e)s face à une caméra. Vingt-six ont répondu à l'appel. Je vous invite chaudement à consulter leurs témoignages, regroupés sur cette chaîne Youtube.

J'ai moi-même enregistré une vidéo. Je l'ai mise après le lien ci-dessous pour celles et ceux que ça intéresse.


Alors, évidemment, en écoutant les autres témoignages, le mien paraît bien dérisoire. En partie à cause du dispositif, forcément réducteur, et en partie parce que j'ai rejoint Act Up fin 2000, alors que l'association ne connaissait déjà plus l'affluence des "années sombres", que j'étais et suis resté séronégatif, et qu'aucun de mes amis proches n'est mort du sida. L'impact personnel ne pouvait pas être aussi fort. Pour autant, la proximité affective ou géographique ne me semble pas déterminante dans mon engagement. Depuis le début de l'épidémie, 20 millions de personnes sont mortes parce qu'un petit nombre de dirigeants a décidé que leur survie n'était pas très importante pour l'humanité. Ces personnes étaient des gays, des africains ou des toxicos. Cela suffit à me mettre en colère, même 5 ans après avoir quitté. Et s'il y a une chose que toutes et tous ceux qui sont passés par Act Up partagent, c'est bien cette colère-là.