Voilà un classique de chez classique. Johnny Cash At Folsom Prison est le témoignage d’un concert événement donné en 1968 devant un parterre de 2000 prisonniers (et un nombre non négligeable de gardiens). Je n’ai pas vu le biopic Walk the line, mais je crois que le concert de Folsom Prison y est largement évoqué. Après une période difficile, Cash est en train de remonter la pente. C’est l’année où il épouse June Carter et l’enregistrement de ce concert s’apprête à connaître un grand succès. Que du bon sur cet album, sauf peut-être les interventions de June Carter (notamment sur Jackson) qui la font sonner comme une vieille casserole, mais ce n’est pas très important. On sent sur cet album ce qu’il est rare de sentir sur un album live : ce concert est un événement et Cash prend manifestement un pied monstrueux à jouer devant un public conquis. Ce dernier applaudit, hurle, et manifeste sa joie quand Cash chante à propos d’un shériff « I laughed at his face / and I spit in his eye ». Et quand un détenu interrompt une chanson, le chanteur lui répond, pince sans rire : « This album is being recorded for Columbia records, you can’t say « hell » or « shit » ». Il se passe manifestement quelque chose entre Cash et ce public. Le répertoire est choisi en conséquence : le « Man in black » débute son set avec Folsom Prison Blues, écrite dans les années 50 et termine  avec la chanson Greystone Chapel, écrite par un détenu, entre les deux beaucoup de chansons évoquent l’enfermement, la rédemption, etc. L’année suivante Cash récidivera avec un concert à San Quentin, qui lui sera même filmé.