Warwick
Ballard
Walk on by est une chanson de Burt Bacharach et Hal David. C’est le titre qui a véritablement lancé son interprète originale, pour qui elle a été écrite, Dionne Warwick. J’ai choisi de parler de ce titre après avoir entendu sa reprise par Florence Ballard. On parle beaucoup de cette dernière actuellement, à l’occasion de la sortie du film Dreamgirls. Dreamgirls s’inspire de l’histoire des Supremes que Florence Ballard fonda jadis avec Diana Ross, avant d’en être évincée. Après son départ des Supremes, celle que l’on surnommait "Blondie" ou "Flo" tenta de se lancer en solo, mais les clauses très restrictives de son contrat avec la Motown (où officiaient les Supremes) lui empêchèrent de transformer l’essai. Le seul album qu’elle enregistré, en 1968, n’est paru qu’en… 2002, soit 26 ans après sa mort dans le dénuement à 32 ans d’un problème cardiaque. Parmi les titres de cet album intitulé à l’origine You don’t have to et publié sous le nom de The Supreme Florence Ballard. On dit d’elle qu’elle avait une voix si puissante qu’elle devait enregistrer les titres des Supremes en se tenant à plusieurs mètres du micro, quand Diana Ross ou Mary Wilson s’en tenaient normalement à quelques dizaines de centimètres. La puissance de cette voix s’entend sur Walk on by, tout particulièrement lorsqu’elle chante les paroles du titres. Malheureusement, la musique de Bacharach et les mots de David sont comme des bulles de champagne, qui si elle n’excluent pas la puissance, demandent une certaine virtuosité et une légèreté dans l’interprétation que n’a pas ou plus Florence Ballard – au contraire d’Aretha Franklin, par exemple et sa version légendaire de I say a little prayer. Par ailleurs, question légèreté et subtilité de l’interprétation, Dionne Warwick est à mon avis imbattable dans la musique noire américaine. Donc pour ce qui est de Walk on by en particulier, ma préférence va très nettement à la version originale, malgré un son "sale" sur la reprise qui n’est pas inintéressant.

  • Walk on by, par Dionne Warwick
  • Walk on by, par Florence Ballard