Th565x424prime_7_duo_somewherejpg "Juste dans l’intention". Indéniablement l’expression de la soirée. Juste dans l’intention… et faux dans le reste, à l’image de la première prestation de Lucile sur Hung Up. Chanter plus faux que Madonna est un petit défi en soi, que Lucile a relevé avec brio. A sa décharge, le jeune fille a été victime d’un accident de garde robe : l’un de ses talons s’est brisé dès sa descente de l’escalier. Le jury en tient à peine compte et lui accorde trois bleus.

Même tarif pour sa reprise des Moulins de mon cœur de Michel Legrand (pour l’Affaire Thomas Crown, je crois). Seul Philippe Manœuvre se montre peu emballé et évoque un "accident de train au ralenti". On préfèrera la version de Dusty Springfield sur son légendaire Dusty in Memphis.

Registre assez funky pour Jules, avec une reprise de Sinclair et Virtual Insanity de Jamiroquai. Si le style lui va plutôt bien, il n’a pas le même succès avec les deux titres. Sa première prestation est plutôt réussie – quoique Sinclair hésite visiblement entre la flatterie et la gêne -, la deuxième est complètement ratée et vaut au jeune niçois d’être qualifié par le même Sinclair de "tueur de couplets". Le branleur se prend d’ailleurs 4 rouges, une première cette saison. A cette occasion, Lio s’offre son premier moment Marianne James en conseillant aux filles du public qui crient leur désapprobation de "remettre [leur] culotte. C’est avec les oreilles qu’on écoute". Lio, c’est Marianne James en plus vulgaire.

Rien de bien neuf en revanche sous le soleil d’Amandine. When a man’s loves a woman pour son premier passage, où elle réitère ses performances spectaculaires des débuts et le Déjà Vu de Beyoncé – pas vraiment la meilleure chanson du répertoire Knowlesien -pour le second. Le jury n’a plus grand chose à dire. André Manoukian, peu en verve, tente bien un "Tina, Aretha, Amandina" mais sans grand succès.

Son principal concurrent, Benjamin a manqué ce soir la chance de sa vie (de nouvelle star). On lui sert deux titres royaux sur un plateau et il passe à côté. Son habituel problème de prononciation ruine en grande partie un Fly me to the moon qui aurait pu casser la baraque (ce moonwalk !). Sur Hallelujah, il lui manque juste du souffle et une étincelle dans l’interprétation pour faire la différence. Aux Etats-Unis, la prestation du fort joli Jason Castro lors de l’American Idol avait fait envoler les ventes de la version Buckley sur iTunes. L’effet semble se renouveler ici puisqu’Hallelujah s’affiche en deuxième position des ventes de l’iTunes Store français.

Cédric, lui, interprète Sundy Bloody Sunday et Mon manège à moi, façon Daho. Sur la première, Dédé lui reproche ses "faussetés" : "à ce stade là de la compétition, on ne peut pas laisser passer ça". Et peu importe si le jury a passé une bonne partie de la soirée à sauver les candidats "juste dans l’intention". Sur la deuxième chanson, le marin de Baltard se contente d’imiter Daho. Au moins il arrête de crier, ça nous fait des vacances.

Ycare de son côté, avait visiblement décidé de marquer le coup. Et d’abord avec un statement vestimentaire. Bermuda/collant pour Je suis un homme (cette fois-ci, il n’édulcore pas le "pédé" du texte), et look fête d’Eddie Barclay/American Apparel pour son étrange reprise de Relax (Take it Easy) de Mika. On ne sait pas bien si ce garçon essayait de nous dire quelque chose ou s’il essayait juste de sauver sa peau. En tout cas, sur ce dernier point, c’est réussi : lui qu’on donnait partant depuis deux semaines parvient à se maintenir, au détriment de Lucile.

On aura noté au passage que celui qui se trouvait aux côtés de Lucile au dernier round d’élimination n’était pas Ycare mais Jules. Message subliminal : on a encore besoin de quelqu’un pour faire le show.

Une fois n’est pas coutume, le moment le plus réussi de l’émission aura été  un duo. L’Over the rainbow chanté par Benjamin et Lucile (photo) était à la fois modeste, original et tout à fait charmant. Juste dans l’intention. Et pas juste dans l’intention.