Nouvelle star, semaine X
Cette semaine, une chronique 100%
garantie «dans le registre de l’émotion». Pour la lire, je vous
invite à imiter Gaël et Florian : froncez les sourcils, prenez un air
sérieux, pénétré, voire un tantinet rêveur et lisez ces quelques mots en vous rabâchant
que vous êtes «dans l’émotion». Voilà, c’est aussi simple que cela.
Du moins dans le monde selon Benjamin Castaldi. Le problème, c’est que
«l’émotion», lorsque l’on écoute de la musique comme pour n’importe
quelle autre activité, ça ne se décrète pas. L’émotion, c’est d’abord une
surprise. Vous êtes peinard en train d’écouter un morceau et puis un petit
rien, une note qui traîne, un mot un peu plus juste que les autres ou une
intonation vous touchent ; un frisson semble se glisser sous votre peau,
la musique, l’espace d’un instant, est devenue un peu plus qu’un assemblage de
fréquences agréables à l’oreille. Il n’est pas dit qu’en écoutant le même
morceau le lendemain vous ressentirez la même chose. Et il n’est surtout pas
dit qu’une autre personne ressentira la même chose que vous au même moment. Alors,
ceci étant dit, certaines personnes ont peut-être été émues en voyant/entendant
Gaël chanter Lucie d’Obispo. Lui-même, nous montrait-on, n’avait pu s’empêcher
de retenir ses larmes en répétant (l’explication la plus probable est que Sarah
Sanders venait de lui passer un savon). Car avant, dit-il, il ne «ressentait
pas l’émotion». Maintenant, si. A 18 ans, le mec a tout compris à la vie
et il va vous faire «ressentir l’émotion». Pour moi, c’est juste trop
facile. Je ne veux pas qu’on me dise quand je dois ressentir quelque chose.
Alors des émotions, j’en ai quand même eu. Ennui devant les prestations de
Cindy, Bruno et Florian (sa copine s’est faite faire des mèches, mais ça ne va
pas l’empêcher de se faire larguer), ou douleur en écoutant une Stéphanie
désenchantée et surtout très fausse (la faute aux talons aiguilles, comme
semblait le suggérer Marianne James ?). Pour Dominique c’était différent,
c’était moins une émotion qu’une impression : celle de se trouver chez le
dentiste, avec la roulette qui s’apprête à vous attaquer la dent. Sérieusement,
c’était horrible tous ces hurlements à la fin de I’m every woman. Impressionnant,
certes, mais pas très joli. Et puis Marianne James en fait un peu trop.
«De la même famille qu’Ella Fitzgerald ou Aretha Franklin»,
Dominique ? Vraiment ? Dans ce contexte, je me demande comment la
formidable Valérie parvient à garder son flegme. Son interprétation de One, de
U2, était très plaisante. Manu Katché a eu raison de souligner les qualités de
son interprétation. Il y avait plein de bonnes idées. Si ce sont les siennes,
chapeau. Alors comme d’hab, je la trouve parfois un tout petit peu limite côté
voix, mais rien qu’une ou deux semaines de boulot supplémentaire sur la même
chanson ne pourrait arranger. Je ferais d’ailleurs les mêmes remarques pour son
duo avec Bruno sur la chanson de Calogero et de Passi. C’était le duo le plus
réussi de la soirée (autrement plus intéressant que le ridicule Mon frère par
les deux «sourcils froncés, regard pénétré» de la soirée), et même
l’un des mieux depuis le début de l’émission. Dommage que Bruno ensuite se soit
fourvoyé dans une reprise soporifique. Et puis par pitié, que lui et Gaël
arrêtent de secouer la tête comme si on les électrocutait (André Manoukian
aurait j’imagine trouvé une comparaison plus salace) lorsqu’ils font vibrer une
note. Que ceux qui ont pris plus de cours de chant que moi me corrigent si
jamais je me trompe : le vibrato, c’est avec le ventre qu’on le fait, pas la
tête ou la bouche. Christophe, de son côté, est resté dans son registre disco,
avec I am what I am, que Castaldi a présenté comme quasiment une chanson de
Gloria Gaynor. Juste pour info, I am what I am est une chanson du compositeur
de Broadway Jerry Herman. Elle a été créée pour la comédie musicale tirée de la
Cage aux folles où c’était la chanson d’affirmation de Zaza Napoli. Je
n’insinue rien en précisant cela. Je n’ai jamais cru une seconde que Christophe
était pédé et la manière dont il l’a démenti dans le Parisien est toute à son
honneur. Il y en a un en revanche qui ne
laisse pas submerger. C’est l’inusable André Manoukian. Ok, je finis encore ma chronique avec lui. C’est la dernière fois, promis. André Manoukian, donc,
cette semaine, n’a pas dit «couilles». Non, Dédé la blague est
revenu à ses bonnes vieilles métaphores scato avec cette perle :
« Qui avale une noix de coco fait confiance à son anus ». Confucius
peut aller se coucher.
ps : désolé pour la mise en ligne tardive de cette chronique. Boycottez Wanadoo.
…..et pour Sunny il s’agit de Bobby Heeb pas de Boney M!
Je dois quand meme dire que je suis un peu moins enthousiaste que toi concernant Valerie.. Je coince toujours un peu sur son coté pas très à l’aise avec sa voix.. je pense qu’elle est un peu trop gourmande dans ses choix de tonalité (je crois d’ailleur que Dove lui a fait remarquer). Mais bon, sa sobriété et son coté je fais mon truc et jvous emmerde est particulierement raffraichissant (surtout quand on voit certains de ses collegues lol).
Ca doit etre un truc de famille ça la sobriété.. je sais pas si vous avez remarqué mais c’est la seule candidate qui n’a pas de comité de soutien peinturluré et customisé en Tshirt de bon gout..
Bon et puis elle joue au foot les mains dans les poches.. que voulez vous dire contre ça ! ;o)
Christophe, toujours bluffant.. il peut continuer dans ce registre autant qu’il veut , c’est pas moi qui risque de lui reprocher son coté Discofreak. Et, hum, c’est moi ou bien la chanson qu’il a choisi cette semaine est epouvantablement difficile à chanter?
(au fait, quelqu’un pourrait-il me dire d’ou vient cette obsession des cow boys qu’a ton ami andré-brokeback-manoutain ?)
je ne capte ni M6, ni Tf1… Bonheur ou malheur, ma culture gay déjà déficiente en prend un nouveau coup (pas là où je voudrais) lorsqu’en réunion non partouzienne nous échangeons entre co-pines de ce qui fait nos vies. Cadeau du ciel que j’aurais préféré sous la forme d’un ticket loto gagnant, j’ai eu l’opportunité de voir l’emission dont tu parles. Je ne saurais faire de critiques objectives de ces apprentis artistes mais effectivement la remarque sur l’émotion de Gaël m’a laissé dubitatif. Mais elle avait ceci de vrai qu’elle s’inscrit parfaitement dans le formatage de ce que nous sommes amenés à ressentir à des fins purement consommatrices.
Pour le reste et les mimiques à la limite de la crise d’épilepsie, oui effectivement c’est pénible.
Pour ce que je sais du vibrato, c’est une vibration de relaxation : elle se passe, normalement dans une position d’equilibre (un peu de la meme maniere que quand on est assi, une jambe sur la pointe de pied, et que ca commence a battre sans efforts apparents) et apporte du confort sur les notes tenues (pour le chanteur). Sinon j’en suis aps encore la dans mes cours de chant mais comme je le vois ca se passe plutot dans la gorge le vibrato. Cependant tu vois des cantatrices s’aider nettement de leur langues pour produire du vibrato. Effet d’un relachement de la note ou effort musculaire supplementaire, je suis donc pas sûr de pouvoir trancher dans l’absolu, mais je penche pour la premiere solution. Je serais curieux de lire la reponse a cette question de la part de gens qui s’y connaissent.
« désolé pour la mise en ligne tardive de cette chronique » > Bah oui, je t’ai envoyé des visiteurs qui ont dû se casser le nez, c’est ballot… 🙂
ah bah moi je l’ai trouvé énorme Dominique pour une fois (pas de mauvaise pensé 😉 ) et son interprétation m’a foutu des frissons, j’étais assez surpris, d’ailleur je trouve que c’était de loin le meilleur prime depuis le début…
(et je suis d’acord sur le duo Valérie/Bruno alors que la chanson pue à la base quand même ce qui n’aide pas)
je suis fou de dominique elle est une modele pour moi ça facon de chanter me fait bouger le corp