Ces dernières semaines, j’ai eu la chance de pouvoir participer à plusieurs prides, et en plus d’être payé pour le faire. Je me suis rendu à Lille, Saint Denis (pour la pride des banlieues), Angers, Bruxelles, Lyon (où je n’ai pas photographié la Pride, mais l’événement alternatif commercial, les Rues de l’amour) et Nice. Je n’ai hélas pas pu faire de photos de la très controversée pride parisienne ni de celle de Marseille, qui a été reportée au 30 septembre en raison des émeutes suite à la mort du jeune Nahel à Nanterre.

La saison des prides est toujours un moment intéressant dans l’année, parce que c’est un moment de visibilité. Cette année il y avait environ 80 marches ou événements dans toute la France, parfois dans de très petites villes. Lorsque j’ai participé à ma première marche, en 1999 à Bordeaux, il y en avait 10.

Les prides sont un reflet de la communauté LGBT+, de sa diversité, et des contradictions qui la traversent — des luttes de pouvoir, aussi. Certains aimeraient les rendre plus « politiques », oubliant parfois que la visibilité est en elle-même politique, et que les lesbiennes, gays, bis, trans, intersexes ou autres ne sont pas un groupe homogène à qui on peut dicter comment il doit penser. D’autres ne voient dans ces marches qu’une sorte de carnaval festif sans grande substance, oubliant l’objet même de la manifestation, qui est de célébrer la fierté LGBT, par opposition à la honte à laquelle on nous renvoie le reste de l’année. Beaucoup aussi leur donne un rôle excessif. J’ai pu lire que ce sont ces manifestations qui nous avaient permis d’obtenir des droits. Ce n’est pas tout à fait comme cela que ça marche… Chaque moment de visibilité est capital, mais sans travail de fond militant tout le reste de l’année, on n’irait pas bien loin.

Et au final, la Pride est ce que l’on en fait. Chacun.e est libre de venir avec sa pancarte, d’organiser son cortège, de participer à l’organisation des marches, de lancer une marche alternative. Personne n’est propriétaire de la fierté et tout le monde l’est un peu. C’est ça qui est bien.

Sur ces quelques mots, voici une sélection de photos de cette saison des fiertés 2023: