Magnifique production de West Side Story au Chatelet. La comédie musicale fête ses 50 ans et pour l’occasion, l’auteur du livret, Arthur Laurents, est venu en personne encourager le cast, peu avant la répétition générale. Que l’oeuvre soit géniale n’est pas franchement une découverte, mais elle est ici particulièrement mise en valeur, grâce notamment à un cast irréprochable. Les Tony, Maria et Anita qui jouaient lors de la générale (ils sont remplacés par trois autres comédiens un soir sur deux) sont tous les trois très justes, très touchants. Je ne dis rien sur le Bernardo, vous comprendrez en le voyant… Une chose peut-être : si vous possédez des jumelles, c’est le moment de les sortir.

L’orchestre, de son côté, livre une belle interprétation de la partition de Leonard Bernstein. Quelle partition, d’ailleurs… C’est un choc à chaque écoute. Et le choc est d’autant plus grand lorsque la musique retentit dans un théâtre. Difficile de retenir ses larmes sur Maria, One hand, one heart ou I have a love… Contrairement à Candide, l’autre grande comédie musicale de Bernstein, la partition est ici en osmose avec le livret, les paroles de Stephen Sondheim et la mise en scène légendaire de Jerome Robbins, ici recréée à l’identique. Les chorégraphies de ce dernier n’ont pas pris une ride. Pour l’anecdote, signalons un beau moment gay pendant le ballet
Somewhere… Là aussi, je n’en dis pas plus, vous le verrez par
vous-même.

Un seul (petit) bémol à cette production. Si vous ne connaissez pas l’oeuvre et/ou que vous ne comprenez pas très bien l’anglais, il n’est pas inutile de voir le film ou lire les paroles avant d’aller assister une représentation. Car ce ne sont pas les médiocres surtitres qui vont vous aider… Quand ils ne sont pas complètement décalés, leur traduction laisse franchement à désirer (« je sens qu’un truc super va arriver ! » sur Something’s coming… heureusement que Sondheim n’est pas là) et plus de la moitié des répliques ne sont pas traduites. On ne peut pas traduire mot à mot, mais quand même…

Pour finir, j’ai cru comprendre que les deux précédentes productions de West Side Story à Paris n’avaient pas laissé un souvenir impérissable à ceux qui les avaient vues. Les deux personnes qui m’accompagnaient sont formelles, cette production-ci est bien supérieure. Dépêchez-vous donc d’acheter vos places, si ce n’est déjà fait [acheter des places sur le site du Chatelet].