Maria
Pour une actrice de musicals, l’exercice du CD solo est souvent périlleux. Avec son album de 2006, Now and then, Maria Friedman s’en sort plutôt bien. Cet album a été enregistré peu après le déménagement de la britannique à New York, afin d’assurer le lead sur le dernier Lloyd Webber, The Woman in White. Le disque s’ouvre donc logiquement sur I Happen to like New York, de Cole Porter. S’ensuit une collection de chansons tirées du répertoire de Stephen Sondheim, Harold Arlen, Michel Legrand, Kate Bush ou même Brel. Dans le livret, Maria Friedman commente chaque chanson. "Pour moi cette chanson, c’est comme se glisser dans la tête de quelqu’un et écouter ses peurs et ses espoirs les plus intimes. Très douloureux, très personnel.", écrit-elle ainsi à propos de Ne me quitte pas, chanté ici dans sa version anglaise If you go away , ou encore "Dans un monde idéal, cette chanson ne signiifierait pas grand chose pour qui que ce soit. Le monde étant ce qu’il est ces émotions ne sont que trop familières. Celle-ci est pour nous, les filles !" (merci Maria !), à propos de The man that got away.  Mais c’est évidemment, le repertoire de Sondheim qui est à l’honneur avec Finishing the hat, Broadway baby ou Children and art, cette dernière "featuring Stephen Sondheim, piano". A propos du compositeur américain, elle note : "Stephen Sondheim est tout simplement la raison pour laquelle je chante. La première fois que j’ai entendu sa musique, c’était comme si j’avais été perdue et qu’on venait de me trouver." Sa voix, jugée parfois trop fine sur scène ne pose absolument de problème sur disque et l’interprète est toujours aussi expressive, comme sur le délicieux Paris in the rain, version anglophone de la Complainte de la butte (la musique est attribuée dans le livret à Cora Vaucaire, alors qu’elle est de Georges van Parys). Un très bon disque.

  • Maria Friedman, I happen to like NewYork