Patti LuPone est souvent critiquée pour son manque de subtilité, parfois avec raison. Il est vrai que lorsque l’on dispose d’un tel coffre, il doit être difficile de renoncer à s’en servir. Son disque Matters of the heart, enregistré en 1999, a dû faire taire quelques critiques.  Accompagnée d’un piano et parfois d’un quatuor de cordes, Patti chante l’amour sous toutes ses formes. Elle le fait avec simplicité et feeling. On trouve sur ces « Affaires de coeur » des chansons extraites du répertoire de la comédie musicale américaine, bien sûr, mais aussi beaucoup de titres plus « pop », moins connus de ce côté-ci de l’Atlantique. Il n’y a que sur Not a day goes by, de Sondheim qui Patti pousse vraiment sa voix, et pas avec le plus grand bonheur. Les titres s’enchaînent parfaitement, reliés ici et là par un gimmick tiré de l’un des titres, Love makes the world go round. Les chansons de Rodgers et Hammerstein sont particulièrement bien traitées, avec de très belles versions de A cock-eyed optmisit, A wonderful guy ou Hello young lovers. Mais l’un des moments les plus émouvants du disque sans doute un medley de deux titres : My Father et Look Mummy, No Hands, qui évoquent comme leur titres l’indiquent les relations entre un enfant, son père, puis sa mère. Matters of the heart est avant tout un spectacle que Patti chante régulièrement sur scène. Nul doute que c’est là que toutes ces chansons doivent prendre leur ampleur.