J’avais déjà vu des séries qui me bouleversaient, mais c’est bien la première fois que l’une d’elles me chamboule au point que j’aie du mal à m’endormir. C’est ce qui m’est arrivé en visionnant la quatrième saison de The Wire. Le thème principal de cette saison, c’est l’éducation. Alors qu’un nouveau baron de la drogue (le glaçant Marlo Stanfiled), multiplie les meurtres dans Baltimore, on suit les destins de quatre ados, Namond, Duquan, Michael et Randy. Chacun d’entre eux essaie de s’en sortir à sa manière et quelques uns des adultes qu’ils croisent (le sergent Carver, Prezbylewki, devenu prof, l’ancien Major Colvin, Cutty) vont tenter d’empêcher qu’ils soient « broyés par le système ». Seul l’un d’entre eux y parviendra – pas forcément celui sur lequel on aurait parié – et on peut déjà s’estimer heureux. Les regards de Duquan (premier en partant de la gauche), pauvre gosse qui vit avec une famille de junkie, sont à vous fendre le cœur…

L’analyse d’Ed Burns et David Simon du système éducatif américain est d’une intelligence rare et, une fois de plus, bien des problèmes qu’ils soulèvent peuvent aisément faire écho à ce qui se passe dans l’hexagone.  Une série douloureusement brillante.