C’est la deuxième fois que je vois Arcade Fire en concert. Et la première fois que je vois un concert complet. Un ami m’a offert une place au Palais des Sports d’Anvers (c’était complet à Paris, ou la date ne m’arrangeait pas, je ne sais plus). La première chose qui frappe dans ce bâtiment, c’est sa laideur assez exceptionnelle, et ensuite sa taille. Largement plus grand que Bercy, il peut accueillir jusqu’à 20 000 personnes. Il y en a sans doute un peu moins ce jour-là, quelques gradins ici et là restent inoccupés. La fosse, elle, est pleine à craquer. C’est d’ailleurs le spectacle le plus impressionnant de la soirée: voir toute cette foule (je suis dans les gradins) vibrer à l’unisson sur les chansons. 10 000 paires de mains qui tapent en rythme en même temps, ça a de la gueule. Surtout quand c’est Arcade Fire qui fournit la matière musicale.

Le concert s’ouvre avec Normal Person. Pas un choix évident de prime abord, mais qui se révèle finalement assez judicieux lorsque la chanson décolle un peu. Enchaînement avec Rebellion (Lies). Là aussi, il est un peu surprenant que le groupe balance l’une de ses chansons les plus fédératrices dès le début. Ça a au moins le mérite de faire monter la température d’un cran et de permettre au public de s’échauffer vocalement avec les « Lies! Lies! » qui ponctuent le refrain – qui n’en est pas vraiment un. Rococo ensuite, dont je ne suis pas fan… Les titres défilent, puis arrive LA chanson que je préfère (et que j’attendais), Neighbourhood #1: Tunnels. La première que j’ai entendue du groupe, celle qui me rappelle le plus de souvenirs.

Win Butler l’a déjà mieux chantée… Mais les frissons sont quand même là.

Même émotion sur Afterlife, beaucoup mieux interprétée cette fois-ci.

« When love is gone, where do we go? »

Arcade Fire déroule ses classiques: No cars go, The Suburbs, We used to wait, Haiti (que Régine Chassagne chante magnifiquement, avec son style vocal assez étrange), et les nouveautés du dernier album, jusqu’à une version impeccable de Reflektor, qui clôt le set.

Interlude bizarre avec… Ça plane pour moi (le disque, pas une reprise, dieu merci) sur laquelle dansent quelques personnes affublées de gros masques (ceux du clip de Reflektor, je crois) au milieu de la salle. Plastic Bertrand étant belge, ceci explique peut-être cela…  Retour du groupe. Le rappel se clôt sur le très festival-esque Wake Up et ses woooh-oooh faits pour être repris par n’importe quel public – qui s’exécute avec enthousiasme. Juste un petit Intervention ou un Ocean of noise et mon bonheur aurait été complet. Mais on ne va pas faire la fine bouche.