Un été folk furieuse : playlist n°3
Découvrez Bright Eyes!
Troisième playlist de l'été, intitulée Young Americans. Rien de très nouveau, mais que du très bon : Bright Eyes, Beirut, Alela Diane, Sufjan Stevens et Andrew Bird…
Troisième playlist de l'été, intitulée Young Americans. Rien de très nouveau, mais que du très bon : Bright Eyes, Beirut, Alela Diane, Sufjan Stevens et Andrew Bird…
Après Les gens venus du froid do it better, voici « Oh, Canada« , deuxième playlist de l’été. Je salue au passage la création du tout nouveau widget grand format de Deezer – utilisé ici, très pratique pour les blogs. Jiwa, l’autre service de musique en ligne dont je me sers, a encore un peu de boulot de ce côté-là.
Deux ou trois petits commentaires sur cette playlist :
Je suis tombé par hasard sur cette interview de Jimmy Jean-Louis, « l’haïtien » de Heroes. Arrivé à 12 ans en France, il confie être pas mal sorti au début des années 90 « aux Bains, au Central, au Bobino, au Boy’s », que des endrois hétérosexuels, comme chacun sait. Là-bas, il a pu rencontrer « les danseurs, les chanteurs, les acteurs », le genre masculin étant sans doute choisi au hasard… Et il va tourner dans une série dont le héros est incarné par… Lukas, ex-candidat de la star ac. N’en jetez plus !
A part ça, il indique que la troisième saison de Heroes sera centrée sur les Petrelli et en particulier la mère…
Quand Joss Whedon s’ennuie, il crée une mini-série. Ne pouvant plus écrire pour la télé pendant la longue grève des scénaristes américains, le créateur de Buffy contre les Vampires a décidé d’écrire une mini-série pour le net… On savait depuis l’ épisode Once more with feeling de Buffy que Whedon aimait la comédie musicale. Il le prouve une fois de plus avec le Sing-Along Blog du Dr Horrible.
Ce dernier est un savant fou qui n’a pas beaucoup de succès dans les affaires – il est régulièrement humilié par le super-héros Captain Hammer, comme dans les amours – il aime en secret une jeune fille qu’il croise régulièrement à la laverie, mais n’ose pas lui parler. Et en bon citoyen de son époque, il raconte tout cela sur son blog.
Ce Dr Horrible (« with a PhD in horribleness ») est incarné par l’excellent Neil Patrick Harris, comédien de télé et de comédies musicales (il était le balladeer et le Lee Harvey Oswald dans Assassins et Toby dans la version concert LuPone-Hearn de Sweeney Todd). Et pour ne rien gâcher, il est ouvertement gay. Après avoir été gentiment poussé hors du placard par Perez Hilton, il est vrai.
Le Captain Hammer, super-héros macho et un peu crétin est lui interprété avec brio par Nathan Fillion, aperçu dans Desperate Housewives (dans le rôle d’Adam, le mari de Katherine Mayfair). On retiendra notamment la scène où il explique ce qu’est le « hammer » (marteau) en question et son discours très politiquement incorrect pour l’inauguration d’un centre pour sans-abris.
Le scénario et la réalisation tiennent complètement la route. On y retrouve le style décalé de Whedon, toujours dans la parodie, mais jamais loin du drame. A voir les réactions des fans sur la page facebook, le dénouement a surpris, voire déçu. Et pourtant, on sait gré au scénariste de Buffy d’avoir évité le happy end en règle. Le Dr Horrible parvient à rejoindre la « Evil league of Evil » et c’est très bien comme ça.
L’innovation de la mini-série tient principalement dans sa diffusion. Elle est composée de 3 épisodes de 13 minutes chacun. Ils ont été laissés en accès gratuit sur le web pendant une semaine (jusqu’au 20 juillet minuit, heure new-yorkaise) et ne sont pour l’instant disponibles en téléchargement payant que sur l’iTunes américain. On ne sait pas si les iTunes d’autres pays les mettront en vente. Au pire, il suffira d’attendre le dvd dans lequel, promet Whedon, on trouvera des tonnes de bonus…
On ne sait pas si avec le Dr Horrible, Joss Whedon va changer la face du show business, comme il l’espère tout haut sur le site de la série. Mais il aura au moins produit un bel objet, tourné paraît-il en une semaine.
On en redemande.
C’est aujourd’hui que sort Goddamned, l’album (dans sa version CD) de Jay Brannan,. Pas encore eu l’occasion de l’écouter, mais voici le premier single, Housewife. Jay, que l’on a aperçu notamment dans Shortbus, y chante qu’il rêve d’être femme au foyer, mais qu’il n’a pas encore trouvé son mari. Tout cela est très mignon et Jay Brannan est toujours aussi charmant. Dommage que cette bluette pop ne casse pas trois pattes à un canard…
Comment j’ai accepté ma place parmi les mortels est le film de fin d’études de Mikael Buch, jeune lauréat de la Femis. Le casting est très musical friendly avec Florence Pelly (vue dans Souinge et J’ai horreur de l’amour) et surtout l’incroyable, l’insubmersible, que dis-je, la fabuleuse Liliane Montevecchi, Tony Award pour son rôle dans Nine et Solange Lafitte éternelle de Follies. Si le film n’est pas à proprement parler une comédie musicale – bien que Liliane y chante une chanson, il est tout à fait dans la ligne éditoriale de Broadway, baby. Outre l’extrait posté ci-dessus, voici l’interview de son réalisateur.
Que raconte ton moyen-métrage ?
C’est un film dans lequel je joue
avec les limites du genre autobiographique et dans lequel j’ai voulu
lier plusieurs formes de cinéma que j’aime et qui semblent
incompatibles par essence. Les jours suivant l’élection de Nicolas
Sarkozy, Mikael, un jeune réalisateur (interprété par Nicolas Maury) commence à avoir de sérieux ennuis: son ami le quitte, la diva du music-hall qui devait jouer dans son film (interprétée par Liliane Montevecchi) décède subitement après le premier jour de tournage…
Mikael est au bord de la crise de nerfs. Quelques somnifères
l’emmèneront alors dans un voyage lui permettant de comprendre un tant
soit peu les raisons de tout cela…
Pourquoi Liliane Montevecchi ?
Il
y a deux Liliane Montevecchi que j’aimais de façon parallèle: j’adorais
la jeune gitane qui dansait sur les tables dans Les contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang et j’étais fasciné par la diva de Broadway
capable de s’approprier complètement le Ah! Paree! de Stephen Sondheim
dans Follies. Ces deux aspects de Liliane (son passage par la MGM et
son talent scénique) faisaient d’elle la personne idéale pour incarner le
personnage de Mirna. Et puis je sentais que Liliane pouvait aller
au-delà du cliché de la diva excentrique et donner au personnage une
dimension vraiment émouvante.
Quelles sont les comédies musicales que tu aimes ?
Oh
là là… la liste complète serait bien trop longue, mais les films de
Jacques Demy ont beaucoup compté pour moi dans un premier temps.
Notamment Une chambre en ville qui montre que la comédie musicale est
un genre qui peut être également en prise directe avec le réel. Sinon,
dans les américains, je suis un fanatique absolu de Minnelli et
notamment de Brigadoon. Mais il y a également des cinéastes
contemporains qui prouvent que la comédie musicale n’appartient pas
seulement au cinéma du passé; John Cameron Mitchell, Christophe
Honoré…
Du côté du théâtre, je suis évidemment un
inconditionnel de Stephen Sondheim (Into the woods et Follies en tête)
et de Leonard Bernstein (West side story, Candide, Trouble in Tahiti…).
Michael Burbach est un jeune américain qui rêve de Broadway… En attendant de rejoindre le Great White Way, il parodie joyeusement quelques unes de ses étoiles les plus brillantes. Ici, il interprète un Everything’s coming up Rose’s à la manière de Patti LuPone.
Vous pouvez suivre ses vidéos sur son compte youtube (voir notamment I dreamed a dream façon Daphne Rubin-Vega).
[via Jeffery Self]
Ce très beau titre de Sufjan Stevens est à écouter et télécharger gratuitement sur Last.fm. J’imagine qu’il faut s’inscrire pour y avoir accès. [voir la page]
Tout l’été, je vous propose une série de sélections musicales thématiques. Grâce à des services comme Deezer ou Jiwa, le tout est en plus parfaitement légal.
Voici la première playlist de cet été folk furieuse : Les gens venus du froid do it better.
Au menu : Kings of Convenience, Hello Saferide, Jens Lekman, Lady & Bird (oui, je case du Keren Ann partout, get used to it) et Loney, Dear.
David Bowie a parfois eu la main lourde avec les vidéos de ses chansons. La toujours hilarante Chocha rend hommage au clip de China Girl, en le détournant quelque peu.
A écouter ou réécouter, ce magnifique titre des Tindersticks… Ce qui me permet au passage de tester les playlists de Jiwa.fr.
Attention, arnaque. Contrairement à ce que le sous-titre du livre affirme, Michael Tolliver est vivant n’est pas le septième tome des Chroniques de San Francisco. Il s’agit plutôt d’un spin-off, dont le principal héros est l’un des personnages des chroniques.
Et c’est bien là le problème.
On avait quitté les héros des chroniques, Michael, Brian, Anna Madrigal, Mary-Ann et Mona dans les années 80. Confrontée aux épreuves de la vie, la bande avait fini par exploser. Qu’en reste-t-il 20 ans plus tard ? Pas grand chose. Mary-Ann a quasiment coupé les ponts avec tout le monde, Mona est morte, Brian a élevé sa fille seule, Anna Madrigal a déménagé pour un petit appartement. Reste Michael Tolliver.
Michael n’est pas mort du sida. Il a maintenant 55 ans et et il a trouvé un boyfriend de plus de 20 ans son cadet, Ben. Ces deux phrases suffisent à résumer l’intrigue. A longueur de pages, Michael, que Mary-Ann surnommait Mouse, ne cesse de s’extasier, avec une niaiserie confondante, sur cette merveille de la nature qui fait qu’un mec de 33 ans peut trouver un mec de 55 ans sexy. On est ravi pour eux, mais ça ne suffit pas à tenir un lecteur en haleine. Surtout quand le mec de 33 ans en question a l’épaisseur romanesque d’une feuille de la Pleïade – et la comparaison ne fait pas référence au contenu de ladite page.
On ne retrouve véritablement le souffle des chroniques que l’espace d’un seul instant : lorsque le groupe, ou ce qui en reste, se retrouve autour du lit d’hôpital de Mme Madrigal. Nous sommes alors au chapitre 27 et 281 très longues pages se sont écoulées. Le chapitre se termine 10 pages plus tard, page 291. On revient ensuite, pour les trois dernières pages du livre, sur Michael et Ben. Ben demande à Michael de l’emmener Barbary Lane, là où tous se sont rencontrés. Le lecteur aussi aurait bien aimé y revenir, Barbary Lane… et sur un peu plus de 10 pages.
De ce livre on ne retient finalement que le sentiment d’un immense gâchis. La mort de Mme Madrigal – que Maupin n’a même pas le courage de tuer – aurait constitué un sujet merveilleux pour le dernier tome des chroniques. L’occasion pour les personnages de se retrouver une dernière fois autour de celle qui les a réunis et de solder les comptes, avant de commencer une nouvelle vie, n’ayant plus rien à voir cette fois-ci avec les Chroniques de San Francisco. Un vrai drame familial pour un adieu en beauté. Mais ses anciens personnages, Maupin s’en moque comme de son premier cockring. Michael Tolliver est peut-être vivant, mais les Chroniques sont elles bel et bien mortes et enterrées.
On le constate une fois de plus : les spin-offs sont rarement une bonne idée.
Pour celles et ceux d’entre vous qui ne sont pas au courant, je travaille depuis plusieurs mois sur un projet de site gay et lesbien qui se nomme Yagg.
Nous – j’ai trois associés – avons mis en ligne ce week-end, une page de présentation du projet. Nous avons également créé une page Facebook, une page MySpace et un blog du making-of (toutes les infos sur yagg.com). Si vous voulez vous tenir informé de la suite des événements, vous savez ce qui vous reste à faire.
Je ne m’étendrai pas sur le sujet, ce n’est ni le lieu, ni le moment. Une chose est sûre : si vous avez aimé, (même un peu) Folk Furieuse, vous aimerez Yagg !
L’album de Christophe Willem était un bon album de variété, celui de Julien Doré est un bon album tout court. Le gagnant 2007 de la Nouvelle Star s’est fait connaître avec ses reprises « décalées » (et pas toujours heureuses). Ici, rien de que des compos d’une très bonne tenue, très bien produites.
Pour autant, Julien Doré ne semble rien avoir abdiqué du personnage que l’on a pu découvrir sur M6 la saison passée. Pour preuve, le plus beau titre de l’album s’intitule « Bouche Pute ». Et il s’autorise, avec un certain culot, la reprise du Gainbourien « SS in Uruguay ».
Bien sûr, Julien Doré ne serait pas Julien Doré s’il ne cabotinait pas un peu (ou beaucoup). Et ce n’est pas vraiment le rôle dans lequel on le préfère, à l’image de la poussive chanson à liste « Dans tes rêves ». N’est pas Katerine qui veut.
Outre la chanson en écoute, ci-dessous on retiendra le très beau Acacias, l’enlevé Les limites et le très réussi Figures imposées. Pas mal pour un album issu d’une émission de télé.
Le meilleur : Les premières prestations d'Amandine, à l'image d'un Nothing compares 2 u qui en a calmé plus d'un(e).
Le pire : les chansons de groupes, à de rares exceptions près : What a wonderful world par Amandine, Thomas et Benjamin ou Over the rainbow par Benjamin et Lucile.
La révélation : Benjamin. Plutôt transparent au début de l'émission, des choix musicaux impeccables et une constante progression technique en ont fait le candidat le plus intéressant de cette 6è édition.
Les déceptions :
1. Le jury. Plutôt prometteur au début, car nettement plus bon enfant et plus détendu que le quatuor James-Katché-Attia-Manoukian, il a fini par s'essouffler : Manoukian ressassant ses "dédéfis" dédébiles et ses références vaseuses, Lio et Sinclair n'ayant plus grand chose à dire et Philippe Manœuvre ayant l'air de s'ennuyer.
2. Le profil des candidats, trop uniforme. Bien que réjouissant au départ, la surreprésentation des guitaristes/chanteurs a fini par lasser. La programmation, essentiellement rock, avec une pointe de soul par-ci par-là s'est est trouvée limitée. Un peu plus de r'n'b, par exemple, n'aurait fait de mal à personne.
3. Amandine. Éblouissante au début en femme forte/fragile, elle s'est peu à peu transformée en chanteuse à voix. Et elle n'est même pas lesbienne.
Le moment le plus gay : Le crêpier folle que Benjamin "prend dans les tripes" chaque fois qu'il chante.
Le moment le plus lesbien : Le look débardeur/nœud pap. défait d'Amandine lors de la finale. On a connu des saisons plus fastes…
Ce qu'on aimerait voir l'année prochaine : Des choeurs à la American Idol. Ca fonctionnait plutôt bien sur la dernière émission.
Ce qu'on ne veut plus voir l'année prochaine : Du Superbus.
Conclusion : On ne peut pas trouver un Julien Doré ou un Christophe Willem tous les ans. Dommage, car cette saison avait pourtant bien commencé. Certains candidats ont été prompts à blâmer la prod et le choix des chansons. Un peu facile.
Avec le départ de Virginie Efira, celui de Matthieu qui s'occupait de la programmation musicale et le renouvellement probable du jury, la Nouvelle Star va subir un sérieux lifting. Folk Furieuse sera à son poste pour vous en rendre compte.
Merci à toutes celles et tous ceux qui ont suivi ces chroniques ! Ce blog va maintenant reprendre son cours normal.