Pendant les quelques semaines qui ont précédé, puis celles qui ont suivi l’élection de François Hollande à la présidence de la République, on m’a souvent posé la question suivante:

« Tu crois vraiment que Hollande va la faire, cette loi sur le mariage et l’adoption? ».

A chaque fois, j’ai fait la même réponse:

« Aucun doute. Ça ne coûte pas un centime, c’est un moyen facile de contenter les électeurs qui ont voté pour lui – d’autant qu’il n’aura pas des dizaines de cartouches de ce genre à son fusil, et la gauche actuelle n’est plus la même que celle de 1998 (celle qui avait fait échoué le premier vote sur le pacs). »

A une semaine de la présentation du loi en Conseil des Ministres, je crains d’avoir eu tort. J’ai péché par optimisme parce que j’avais oublié la lâcheté des socialistes. J’avais oublié que nombre de ses représentants n’ont de gauche que… je ne sais plus justement. Mea Culpa, donc. Je suis maintenant bien revenu à la réalité.

Mais je ne suis pas le seul à avoir perdu la mémoire. Celles et ceux qui à gauche s’opposent ou ne défendent ce projet et toutes les réformes sociétales importantes que du bout des lèvres feraient bien de vite revenir à la raison et de faire ce pour quoi ils ont été élus. Sans quoi, le réveil sera brutal. Brutal de ce genre-là:

Pour autant, rien n’est perdu. A nous LGBT et hétéros alliés d’aller chercher cette loi avec les dents. Comme le rappelle joliment Christophe sur Yagg (Lire «Face aux opposants à l’égalité des droits, il faut rendre coup pour coup»): « Nous n’obtiendrons rien que nous n’aurons arraché ».