« Had to get the train from Potsdamer Platz… » Comment ne pas penser à Bowie en mettant les pieds pour la première fois à Berlin? Le hasard a voulu que je sois dans un appartement proche de l’endroit où il a vécu entre 1976 et 1978, au 155 Hauptstrasse, dans le quartier de Schöneberg. C’est là qu’il s’est reconstruit, avec son pote Iggy Pop, après s’être perdu dans diverses addictions destructrices.

A cette époque, il a composé sa fameuse trilogie berlinoise, Low, Heroes et Lodger, des albums inégaux mais d’une créativité folle avec quelques perles comme Heroes, Always Crashing in the same car, Boys keep swinging et des instrumentaux aussi beaux qu’étranges, comme Warzsawa.

La plaque sur l’immeuble où Bowie a vécu.

Même si la capitale allemande d’aujourd’hui n’a presque plus grand chose à voir avec ce qu’elle était dans les années 70 — ne serait-ce que parce que le Mur est tombé —, il n’est pas difficile de comprendre ce qui a permis à Bowie de se remettre du tourbillon qui a suivi le succès de Ziggy Stardust… Larges avenues, grands parcs, lieux alternatifs, sites désaffectés et réhabilités, lacs… Berlin est une capitale où l’on ne sent pas oppressé par la foule, beaucoup moins qu’à Paris, New York ou Londres en tout cas, où pour le dire autrement on peut être plus libre. Ce n’est clairement pas le pire endroit pour se retrouver ou disons par exemple, digérer une mauvaise nouvelle professionnelle. Même la fumée dans les bars (c’est encore autorisé) y est supportable, c’est dire.

La phrase d’accroche de ce post est extraite de Where are we now?, sur The Next Day, l’avant-dernier album de David Bowie, publié en 2013, trois ans avant sa mort. Une chanson  mélancolique — une tonalité inhabituelle dans son répertoire, qui sonne un peu comme un « Adieu à Berlin », pour reprendre le titre du livre de Christopher Isherwood.

Pour ma part, ce n’était j’espère qu’un simple au revoir.