Rufus à l’Olympia
Rufus Wainwright donnera son concert hommage à Judy Garland à Paris le 20 février prochain. Les places seront en vente début novembre. [lire la brève]
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C’est dans les colonnes de l’Ottawa Citizen, le 7 octobre dernier que Joni Mitchell a annoncé qu’elle sortait de sa retraite volontaire et qu’elle écrivait actuellement un nouvel album, le premier depuis pratiquement 10 ans [lire l’article "Joni Mitchell’s fighting words"]. Elle avait pourtant juré qu’on ne l’y prendrait plus. C’est l’état actuel du monde qui la révolte et qui l’a faite sortir de sa réserve. Elle compte donc rester dans son style depuis les années 80 : le commentaire politique. Malheureusement, ce n’est pas ce qu’elle fait de mieux. Et encore, cela n’est rien en comparaison de cet horrible son de guitare qui a pollué ses 6 ou 7 derniers albums (mon préféré reste Night Ride Home, de 1991). Si seulement elle restait au son big band de ses deux derniers disques, Both sides now et Travelogue, composés de reprises (des autres, puis de ses propres titres)… Malgré tout, cet album est attendu avec impatience par tous les admirateurs de Joni. Il serait surprenant qu’en cherchant un peu on n’y trouve pas quelques perles, malgré tous les efforts que l’artiste déploie pour nous décourager.

Si le Sondheim, etc. de Bernadette Peters était mon disque préféré de 2005, celui de 2006 serait sans doute le Live from London de Barbara Cook. J’avais déjà deux live de Barbara Cook, un de 1976, assez mal enregistré et un autre de 2000, hommage à Sondheim, où sa voix avait un peu vieilli (quoique remarquablement préservée pour une femme de plus de 70 ans). Celui a été enregistré en 1994. J’ai déjà mis sa version de Come rain or come shine dans ma Radio Broadway. Le reste est à l’avenant. Qu’elle reprenne d’autres classiques comme Ac-cen-tchu-ate the positive (encore du Harold Arlen), des chansons moins connues comme Ship in a bottle, ou des titres ultras connus comme Beauty and the beast ou Losing my mind, il n’y a que de l’exceptionnel. Elle chante même l’hymne homo Love don’t need a reason, avec des paroles écrites par Peter Allen, assistant de Judy Garland, premier mari de Liza Minnelli et… gay (le musical The Boy from Oz est tiré de sa vie). Sa voix n’est ni trop aiguë, ni trop vieillie comme sur les deux enregistrements cités ci-dessus. Peu de choses à ajouter sur ce disque si ce n’est, pour me répéter, qu’il est exceptionnel. Pour vous en convaincre, voici un autre titre, émouvant :
Ship in a bottle (Amanda McBroom), par Barbara Cook.
Ce soir, comme tous les mois, ce soir c’est Androgyny au Pulp, boulevard Poissonnière à partir de minuit. Toutes les infos sur le site [voir le blog] et la page MySpace [voir le profil]
Parce que Nico me l’a gentiment demandé, je vais l’aider à passer des disques le jeudi 12 octobre prochain au bar O’Kubi, rue Saint-Maur. On a même trouvé un nom pour cette soirée. C’est "Rebel Rebel". Pas mal, non ? Le beau flyer est signé Polychrom. Et non, ce n’est pas un montage. Et je ne fais pas 1,52m, non plus. Nico saute très haut, voilà tout. Et la perspective, ça aide. Le premier effet Kiss cool de cette soirée est que cela m’a obligé à décoller le nez de Joni-ani-Diana Krall et Broadway deux secondes et à (re)chercher plein de titres intéressants à faire écouter à celles et ceux qui feront le déplacement.
En attendant, vous pouvez aller repérer les lieux ce soir (jeudi 5) à l’occasion de la "Dans ta face, connasse" de Ninox et Coco. Toutes les infos sur le profil MySpace de Ninox. Et le 14, vous pourrez assister à la deuxième de "La soirée Chatte !" de nos amis Freaky Doll et Enola-G. Si vous ne saviez pas où sortir ces prochains jours pour écouter de la bonne musique, vous voilà renseignés.
Marianne Faithfull a annoncé il y a deux semaines qu’elle avait un cancer du sein. Avec un peu de retard, ce blog lui souhaite un bon rétablissement. Sa prochaine tournée, qui devait être « acoustique », était censée commencer le 7 octobre prochain à Paris. Elle a évidemment été reportée et Marianne assure sur son site que « la tournée de l’année prochaine sera une grande fête ». En attendant, n’hésitez pas à visiter la section multimédia de son site officiel pour écouter les extraits de ses plus grands titres et quelques raretés.
Ci-dessous, Crazy Love, titre qu’elle affectionne tout particulièrement dans son dernier album Before the poison.
Ce n’est pas parce qu’on est béton sur le fond qu’il faut délaisser la forme. Les disques de Diana Krall sont bons. On peut ne pas aimer, mais leur qualité est incontestable. Et surtout les pochettes de disques sont assez belles. De plus en plus même. Lors de ses premiers albums, je la soupçonnais même de ne faire des disques que pour trouver un prétexte à se faire prendre en photo avec de jolies robes. Ce ne serait pas la première… Mais heureusement, comme je l’ai dit, Diana Krall fait de bons disques. Le dernier, From this moment on, ne fait pas exception. Je confesse toutefois une pointe de déception lorsque je l’ai découvert. Ce qui m’avait plu dans le précédent, The girl in the other room, c’était qu’elle se mouillait, en incluant plusieurs de ses propres compos, co-signées avec son mari Elvis Costello. Et quelles compos ! The girl in the other room, Narrow daylight ou le superbe Departure bay, pour ne citer qu’eux, sont de véritables joyaux et tournent plus souvent qu’à leur tour sur mon iTunes. Les reprises, elles, lorgnaient alors vers la musique indé et la folk, avec Temptation de Tom Waits ou Black Crow, de Joni Mitchell. Alors il en va ainsi de la nature humaine : plus c’est bon, plus on en redemande. Mais Diana n’en a cure. Sur From this moment on, elle revient à ses classiques. Elle a même fait péter le big band pour l’occasion. Les titres sont de Cole Porter, Irving Berlin, Warren et Dubin (le beau Boulevard of broken dreams, l’un des meilleurs titres), Johnny Mercer, Dorothy Fields, Rodgers & Hart (Little girl blue, magnifique), les frères Gershwin, etc. De la très belle ouvrage, sans aucun doute, peut-être un poil trop classique à mon goût. Mais quelle voix. Et quel swing. Difficile d’y résister.
Androgyny fait sa rentrée. Vendredi 22 à partir de minuit au Pulp, boulevard Poissonnière, avec du beau monde, comme d’hab’.

River, de Joni Mitchell a été reprise des dizaines de fois, aussi bien par Renée Fleming que Madeleine Peyroux, en passant par les Indigo Girls. C’est la version de ces dernières que je compare aujourd’hui à l’originale. Dans l’intro de River, on peut reconnaître les notes d’intro de Jingles Bells. River est complainte de noël. Deux thèmes s’en dégage. La mélancolie causée par une séparation amoureuse, tout d’abord. Joni est à l’époque entre deux relations et la transition entre les deux est difficile. Ensuite, émigrée californienne, elle a la nostalgie de son pays, le Canada, déjà évoqué dans une autre chanson de l’album, A case of you ("I drew a map of Canada / Oh Canada…"). Tout cela en fait sans doute la plus triste chanson de Noël jamais écrite.
Joni interprète cette chanson au piano, qui n’est pas son instrument de prédilection mais dont elle tire magnifiquement parti. Emily Saliers, des Indigo Girls, qui interprète seule la chanson dans le live 1200 Curfews, adapte la mélodie à la guitare. Sa version n’a certes pas la force mélancolique de celle de Joni, mais elle fait justice à la chanson en la chantant comme une ballade folk intemporelle. A noter aussi, un petit changement de paroles. Joni chante "I wish I had a river so long…", Emily le transforme en "I wish I had a river so wild…" ; les deux concluent en tout cas "I would teach my feet to fly". Ces quelques détails mis à part, les deux sont finalement assez proches, et vu la beauté de la chanson, il n’y a pas lieu de s’en plaindre. Et après, promis, j’arrête de parler de Joni.
La version de Joni Mitchell, sur Blue, 1971.
Celle des Indigo Girls, sur 1200 Curfews, 1995.
J’ai évoqué à de nombreuses reprises ici l’une de mes chansons préférées, A case of you de Joni Mitchell. Elle a été reprises maintes fois et l’une de mes versions préférées est celle de Diana Krall, sur son Live in Paris ou lors d’un All Star Tribute to Joni Mitchell télévisé. La vidéo de cette dernière a enfin été chargée sur Youtube. La voici.
Décidément, on trouve bien des perles grâce au peer to peer. Dernier exemple en date, le Live at Winter Garden, de Liza Minnelli. Ce dernier n’a jamais été édité en CD. Et les vinyls sont quasi impossibles à trouver, du moins de ce côté-ci de l’Atlantique. Ce live date de 1974. Liza est encore auréolée du succès de Cabaret et de Liza with a Z ; l’année suivante elle fera un remplacement remarqué lors de la création de Chicago. Elle est donc à son meilleur niveau et il est assez réconfortant d’entendre un autre disque témoigner de cette époque et de ce talent immense. Le répertoire qu’elle interprète est particulièrement intéressant et j’avoue que j’aurais bien aimé disposer du livret pour connaître tous les crédits. On peut en tout cas reconnaître le style d’Ebb & Kander dans Exactly like me, sorte de suite à Liza with a Z. Il y a (au moins ?) deux titres d’Aznavour, un habituel, Le Temps (There is a time) et un titre que je ne connaissais même pas dans sa version originale And I in my chair (Et moi dans mon coin). L’interprétation de ce dernier est particulièrement excellente et à peine terminée il est salué comme il se doit par des "bravo !" enthousiastes. Il y a aussi un titre de Flora, the red menace, le show pour
lequel elle a reçu son premier Tony. Et pour le reste, à part Cabaret
et I can see clearly now (deux titres qu’elle chante toujours aujourd’hui), je sèche un peu… Incontestablement l’un des tous meilleurs disques de Liza. Alors que le live à Radio City Hall de 1993 s’apprête à sortir en DVD, on ne peut qu’espérer que ce live là, bien meilleur, soit lui aussi réédité prochainement.

Kristin Chenoweth est l’une des stars montantes de Broadway. Elle a obtenu un Tony pour son rôle dans le revival de You’re a good man Charlie Brown et elle a été nominée pour son interprétation de Glinda dans Wicked (Tony qu’elle a perdu au profit de la formidable Idina Menzel, qui tenait le second rôle principal également dans Wicked). Elle a sorti deux albums, Let yourself go, consacré à des standards de comédies musicales relativement méconnues et As I am, qui fait l’objet de cette note, consacré à… la musique chrétienne (je m’en suis aperçu après coup). Malgré des propos publics très gay-friendly, Kristin est profondément chrétienne et malheureusement, elle a tenu à nous le faire partager via un disque. Je dis malheureusement car ce cd est affreux. Affreux, affreux, affreux. Je n’étais déjà pas très fan de ses chansons dans Wicked, mais ne les ayant pas vues en contexte, je réservais mon jugement. Kristin sait chanter, on ne peut pas lui enlever ça. Mais alors ce choix de chansons… A part sa reprise de Wayfaring stranger, il y a peu de choses à sauver. Même topo pour les arrangements et l’interprétation, à faire passer Célion Dion pour Iron Maiden. Bref, je préfère encore Mlle Chenoweth lorsqu’elle chante (une version raccourcie de) Glitter and be gay.

Rions un peu avec l’inéffable album disco d’Ethel Merman, le bien nommé Ethel Merman Disco Album, sorti en 1979. Voici une page qui y est consacrée. Vous pourrez y écouter deux mp3, dont cette version absolument hilarante de There’s no business like show business. Si jamais ça vous tente, il est en vente sur amazon ! L’album de Liza avec les Pet Shop Boys (et sa reprise disco de Losing my mind), à côté, c’est du Verdi.Et pour rire encore un peu, quelques citations de celle que Sondheim surnommait peu affectueusement le "talking dog". Ce n’est pas du Bette Davis, mais il y a quelques perles.
"I was born in my parents’ bedroom on January 16. The
World Almanac says it was 1909. I say it was 1912. But what difference
does it make as long as I feel 33?"

Il y a peu de soirées pendant l’été. Autant ne pas les rater. Prenez Androgyny par exemple. La prochaine aura lieu vendredi 28 juillet au Pulp. Après son premier set très remarqué il y a quelques mois, le sémillant Freaky Doll est de retour. Il sera rejoint par le duo Puff Royal. Les DJs habituels de la soirée viendront compléter cette fine équipe. Votre serviteur sera de la partie, il va sans dire. En tant que simple clubber. Et vous ?

Mon intention initiale était de comparer la version de Stephanie Says du Velvet Underground à celle de Lady and Bird, alias Keren Ann et Bardi Johannson. Je n’avais pas écouté celle du Velvet depuis un moment et il s’est avéré que les deux versions sont finalement trop proches pour qu’un comparatif soit véritablement intéressant. J’ai préféré une démarche un peu différente. Stephanie Says figure sur VU, l’album en quelque sorte posthume du Velvet, sorti en 1985, mais qui a été composé à la fin des années 60. Plusieurs chansons de l’album ont été insérées dans des disques de Lou Reed sous des formes plus ou moins retravaillées. Que pouvait-il faire avec Stephanie Says, chanson déjà sublime ? Un titre encore plus sublime évidemment : Caroline Says II, qui figure sur Berlin. Il y a peu d’exemple dans l’histoire du rock de chanson réécrite par son auteur qui donne au final deux titres quasi-distincts et tout aussi merveilleux l’un que l’autre. La différence entre les deux, outre le changement de prénom (Berlin raconte l’histoire de Jim et Caroline), réside dans le changement de tempo, Caroline Says II est plus lent. Ce dernier est également un peu plus poignant, car il s’insère au milieu d’autres chansons sur la vie (tragique) de Jim et Caroline, drogués de Berlin. Dans un contexte, les chansons prennent tout de suite un autre sens. La voix de Lou Reed y est plus franchement désespérée, quand sur Stephanie Says elle a encore un certain détachement. Le point commun, c’est cette chute, magnifique "It’s so cold in Alaska". Deux bijoux pour le prix d’un.
Stephanie Says, tirée de VU, 1985
Caroline Says II, sur Berlin, 1973
