Paris is (still) burning: Free Agent Ball
J’ai assisté à mon premier « ball », un concours de voguing, il y a quelques semaines, au Gibus. Je ne connaissais pas grand chose de la ballroom scene parisienne, exception faite de ce reportage plutôt bien fichu de Vice. Ce « Free agent ball », j’en ai entendu parler par Auf, son organisateur, un réfugié ougandais à Paris, que nous avions interviewé pour Yagg au moment de sa demande d’asile. Je venais juste de regarder (enfin) le documentaire Paris is burning, consacré à la ballroom scene de la fin des années 80 à New York. Le timing était donc parfait.
TDoR, Hôtel de Ville à Paris: « En deuil, mais surtout en colère »
Le 20 novembre, c’était le Transgender Day of Remembrance, la journée du souvenir des personnes trans assassinées – plus de 220 dans le monde l’an dernier. Le collectif Existrans avait appelé à un rassemblement sur le parvis de l’Hôtel de Ville à Paris. J’y suis allé faire quelques photos pour Yagg. Et j’avoue être assez content du résultat, compte tenu des conditions.
Rassemblement All Out, place de la République
Galerie de portraits réalisée au Rassemblement à l’appel d’All Out dimanche dernier, place de la République. L’ONG avait appelé à un rassemblement pour ne pas laisser le champ libre à la soi-disante « Manif pour tous » qui défilait le même jour. Très heureux notamment d’avoir pu photographier Tigane (même si lui ne s’aime pas sur la photo), de la Nouvelle Star 2007, que j’avais beaucoup aimé à l’époque…
Je suis allé faire un tour chez les homophobes ensuite. Mais je n’ai pas pu faire de photo satisfaisante. Avec leurs pancartes, leurs drapeaux et leurs slogans uniformisés, ces gens donnaient l’impression de tous se ressembler. Leur haine n’est même pas photogénique. Et, de mon côté, le cœur n’y était pas vraiment.
Les Parapluies de Cherbourg au Châtelet
Ai assisté à une très belle production des Parapluies de Cherbourg début septembre au Châtelet. Michel Legrand lui-même à la baguette (très émouvante arrivée sur scène, avec un pardessus et un parapluie jaune), Natalie Dessay en Madame Emery… on a connu pire comme casting. Pas de mise en scène mais une « mise en espace » avec quelques dessins de Sempé pour simple décor, orchestre sur scène: c’est la musique qui était à l’honneur de ces « Parapluies ». Et quelle musique! En ce qui me concerne, le thème principal fait toujours mouche, que ce soit lors de la scène de la gare (photo ci-dessous) ou du finale. A part Vincent Niclo, dont l’interprétation était un peu trop « comédie musicale française », le cast était parfait. Parce que contrairement à Deneuve, elle chante le rôle, la jeune Marie Oppert (17 ans) a pu apporter une jolie touche d’émotion à son personnage. Regard en coulisse a trouvé que la Dessay en faisait un peu trop, moi j’ai adoré.
Pour un avis plus détaillé, je vous renvoie vers la critique de Christophe Martet, grand fan de Demy devant l’éternel, sur Yagg: «Les Parapluies de Cherbourg» s’ouvrent en beauté au Châtelet
J’ai pu prendre quelques photos, publiées ici: L’album photo des «Parapluies de Cherbourg» au Châtelet
ci-dessous, quelques images vidéo et une interview de Vincent Vittoz, le metteur en espace.
Robert Plant au Bataclan
Lorsque l’on m’interroge sur les meilleurs concerts auxquels j’ai assisté au cours de ma vie (ce qui a dû arriver deux fois en 15 ans), je commence généralement par mentionner le passage de Jimmy Page et Robert Plant à la Patinoire de Bordeaux en 1999 pour la promotion de Walking into Clarksdale. Hier soir, il ne m’aura pas fallu deux minutes avant de me rappeler pourquoi.
Récit d’un moment mémorable.
Robert Plant fait son entrée sur la scène du Bataclan, accompagné de ses « Sensationnal Space Shifters » avec Babe I’m gonna leave you. La voix est là, pleine, assurée, puissante, troublante. La gestuelle est intacte – personne n’agrippe un pied de micro comme lui. Dans la salle, le public est aux anges. Sur scène, le chanteur et les musiciens semblent prendre leur pied. Cela change de tous ces groupes blasés, qui donnent l’impression de venir à l’usine… Le guitariste Justin Adams, en particulier, est totalement déchaîné. Le musicien africain dont le nom et le pays d’origine m’échappent s’intègre parfaitement dans ce dispositif plutôt rock.
BABE I’M GONNA LEAVE YOU
Tout ce beau monde enchaîne compos passées de Plant (comme Tin Pan Valley, excellente), compos à venir, comme Rainbow, (l’album doit sortir en septembre) et toutes les deux ou trois chansons un titre de Led Zep, histoire que personne ne décroche. Après Babe I’m gonna leave you, on a droit à Going to California (le passage aigu chanté un octave en dessous, quand même), un Black Dog sans le riff de Page (un peu étrange, donc), What is and what should never be, Whole Lotta Love...
Pendant ou entre les chansons, Plant s’exprime avec quelques restes de français, souvent avec humour. Il lance à plusieurs reprises « écoute, Pascal(e)! » (as-tu bien écouté, Pascal(e)?). Très au fait de l’actualité française, d’ailleurs: « Il s’est passé un truc fou chez vous hier soir… De la musique de merde a été jouée partout dans le pays! » Il a également évoqué les One Direction (en espérant ironiquement que sa tournée aurait autant de succès je crois) et lorsque les gens ont sifflé, a répondu, grand prince, « Ne faisons pas de l’âgisme, le monde continue à tourner, avec de nouvelles générations, qui font des choses différentes… ». Plus tard, lorsqu’une jeune femme lui crie « I love you », il ne peut réprimer un sourire, puis regardant en direction de celle qui l’a interpellé, avec un sourire aussi amusé que mutin, il lance « Sacrebleu! » Des groupies ont sans doute défailli pour moins que ça… Par contre, le mec dans le public qui a lancé un « po-po-po-po-po-po-po » façon Seven Nation Army, tu t’es trompé de crèmerie…
ROCK’N’ROLL
Au final et alors que Robert Plant vient d’achever le concert avec le très attendu Rock’n’Roll, cette réflexion: peu importe que Led Zeppelin se « reforme » ou qu’il joue à nouveau avec Page ou John Paul Jones. Tant qu’il garde ce plaisir de jouer et qu’il le partage ainsi, Plant a bien gagné le droit de faire ce qu’il veut. Et au fait, pourquoi assiste-t-on à des concerts dans des salles plus grandes, déjà?
Arcade Fire au Sportpaleis d’Anvers
C’est la deuxième fois que je vois Arcade Fire en concert. Et la première fois que je vois un concert complet. Un ami m’a offert une place au Palais des Sports d’Anvers (c’était complet à Paris, ou la date ne m’arrangeait pas, je ne sais plus). La première chose qui frappe dans ce bâtiment, c’est sa laideur assez exceptionnelle, et ensuite sa taille. Largement plus grand que Bercy, il peut accueillir jusqu’à 20 000 personnes. Il y en a sans doute un peu moins ce jour-là, quelques gradins ici et là restent inoccupés. La fosse, elle, est pleine à craquer. C’est d’ailleurs le spectacle le plus impressionnant de la soirée: voir toute cette foule (je suis dans les gradins) vibrer à l’unisson sur les chansons. 10 000 paires de mains qui tapent en rythme en même temps, ça a de la gueule. Surtout quand c’est Arcade Fire qui fournit la matière musicale.
Le concert s’ouvre avec Normal Person. Pas un choix évident de prime abord, mais qui se révèle finalement assez judicieux lorsque la chanson décolle un peu. Enchaînement avec Rebellion (Lies). Là aussi, il est un peu surprenant que le groupe balance l’une de ses chansons les plus fédératrices dès le début. Ça a au moins le mérite de faire monter la température d’un cran et de permettre au public de s’échauffer vocalement avec les « Lies! Lies! » qui ponctuent le refrain – qui n’en est pas vraiment un. Rococo ensuite, dont je ne suis pas fan… Les titres défilent, puis arrive LA chanson que je préfère (et que j’attendais), Neighbourhood #1: Tunnels. La première que j’ai entendue du groupe, celle qui me rappelle le plus de souvenirs.
Win Butler l’a déjà mieux chantée… Mais les frissons sont quand même là.
Même émotion sur Afterlife, beaucoup mieux interprétée cette fois-ci.
« When love is gone, where do we go? »
Arcade Fire déroule ses classiques: No cars go, The Suburbs, We used to wait, Haiti (que Régine Chassagne chante magnifiquement, avec son style vocal assez étrange), et les nouveautés du dernier album, jusqu’à une version impeccable de Reflektor, qui clôt le set.
Interlude bizarre avec… Ça plane pour moi (le disque, pas une reprise, dieu merci) sur laquelle dansent quelques personnes affublées de gros masques (ceux du clip de Reflektor, je crois) au milieu de la salle. Plastic Bertrand étant belge, ceci explique peut-être cela… Retour du groupe. Le rappel se clôt sur le très festival-esque Wake Up et ses woooh-oooh faits pour être repris par n’importe quel public – qui s’exécute avec enthousiasme. Juste un petit Intervention ou un Ocean of noise et mon bonheur aurait été complet. Mais on ne va pas faire la fine bouche.
Christine and the Queens – Saint Claude
Envoûté par cette chanson de Christine and the Queens et en particulier par ses accents à la Cocteau Twins, évidents dans le refrain… D’habitude le principe de « couplet français / refrain en anglais » m’agace mais ici c’est tellement bien chanté que je vais faire une exception. Et magnifique clip, au passage.
Yagg l’a interviewée récemment:
Sur la route de Madison
« When I think of why having pictures, the reason I can come up with… it seems that I’ve been making my way here. »
Wine en concert
J’ai pris quelques photos d’un concert du groupe Wine, l’autre jour. Dont celle-ci, que j’aime bien.

Into the woods, au Châtelet
Après A little night music, Sweeney Todd et Sunday in the Park with George, le Châtelet a présenté une nouvelle œuvre avec la musique de Sondheim: Into the woods. Avec Lee Blakeley à la mise en scène, David Charles Abell à la baguette et de nombreux comédiens déjà vus dans les précédentes productions (la palme à Nicholas Garrett, qui les a toutes faites), c’est un peu on prend les mêmes et on recommence. Mais après tout, quand ça fonctionne… Et ça fonctionne! Cette production est magnifique en tous points, à commencer les décors, superbement éclairés. A la tête du cast, la sorcière, incarnée par Beverly Klein, cabotine à merveille. Quelques voix ici ou là sont un peu trop lyriques pour la musique, mais rien de grave.
La partition n’est pas ma préférée de Sondheim, mais contient tout de même des joyaux comme No one is alone ou Children will listen, dont la reprise finale m’a donnée des frissons.
Sur les quatre Sondheim présentés au Chatelet, Into the Woods n’est pas loin d’être la meilleure production… Je reste toutefois très attaché à A little night music, qui, outre le spectacle en lui-même, fut spécial d’un point de vue personnel pour moi.
Tout le monde se demande quelle sera le prochain Sondheim présenté. Des bruits de couloirs évoquent Passion… Info ou intox?Réponse dans quelques mois.
Anne Hidalgo, maire de Paris
Photo prise lors du premier discours d’Anne Hidalgo en tant que maire de Paris.
Faire un sujet en tant que photographe en même temps que d’autres photographes est toujours une expérience particulière. Les photographes se toisent du regard, se prennent la tête pour un oui pour un non (« regarde moi dans les yeux quand je te parle! »), se font menaçants à l’occasion (« Je ne te pousse pas! Tu vas sentir la différence si je te pousse! »), sont agressifs avec le staff, voire essaient carrément de forcer le passage quand on leur dit d’attendre 5 minutes histoire de ne pas gêner la maire pendant son discours… Et bien sûr, pas une seule femme à l’horizon.
A part cet aspect des choses, c’était mon premier Conseil de Paris. Pierre Aidenbaum, en tant que doyen, a présidé à cette première séance de la mandature Hidalgo, puis a fait procéder au vote. L’élection de la nouvelle maire a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements… Et très vite la politique a repris ses droits, puisque NKM s’est empressée d’attaquer sur la première délibération mise au vote par la successeure de Delanoë: le nombre des adjoints.
Ci-dessous, au moment du vote:
L’article sur Yagg: Anne Hidalgo élue maire de Paris, Bruno Julliard premier adjoint